aujols-Laffont

P comme Prières

Nos ancêtres sont très croyants et surtout pratiquants mais leur foi est « entachée » de superstitions nombreuses et variées : fées, revenants, loups garous ou drac, toutes ces entités cohabitent au quotidien sur les estives comme à l'oustal avec les humains ; sans oublier le Diable, le Christ et les Saints.

 

Le Couserans est en grande majorité catholique, les « foyers » protestants sont implantés surtout dans la plaine : Pays de Foix et monts d'Olmes ; même si Saint-Girons a un carré de son cimetière réservé aux défunts de la Religion (prétendue) Réformée.

Les vallées, elles, sont totalement catholiques et on y enregistre même des abjurations pour mariage ou sépulture (article abjurer)

 

Sans doute, nos ancêtres récitent-ils la prière la plus répandue de l'Ancien Régime qui demande à Dieu « de la peste, de la famine et de la guerre, délivrez-nous Seigneur » !

Au XIX°, pourtant,ces trois fléaux majeurs frappaient encore les communautés villageoises, les décimaient et les ruinaient. Nous avons vu que la vallée de Massat eut à subir ces désastres en 1808 lors de la guerre d'Espagne puis la famine avec la maladie de la pomme de terre enfin, non pas la peste mais le choléra, durant les années terribles du milieu du siècle.

 

Par contre, il est une prière que certains connaissent en Couserans et qui a traversé les siècles, une prière locale « lo Payre Sant » sans se douter (?) qu'elle « sent le souffre » : c'est une prière médiévale mais c'est une prière cathare !!!

Voici le texte et sa traduction :

 

texte patois et traduc.PNG
Le texte et sa traduction figure dans Cathares et Protestants (Facebook)

Cette prière fut recueillie par le folkloriste Urbain Gibert dans le Sabarthès (région de Tarascon sur Ariège) au milieu du XX° siècle.

 

Les indices d'une prière cathare : « bons esprits » (parfaits ou laïcs adhérents à la foi), « dans le monde du Dieu étranger » (la création visible, le monde dans lequel nous vivons est l'oeuvre du Diable dont il convient de se libérer), « le Père saint des bons esprits » est, Lui, le vrai Dieu qu'il faut s'employer à rejoindre quelles que soient les souffrances subies par l'enveloppe charnelle.

 

Or cette prière « hérétique » est récitée en toute bonne foi chrétienne ; si l'on en croit Guy Vassal, dans son livre « La Guerre des Demoiselles », c'est l'armière qui, au centre du cercle protecteur tracé autour d'elle, la récite avant d'invoquer les morts.

(A comme Armière, challenge 2016)



18/06/2017
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