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Les Laffont del Cardaÿre dans la Grande Guerre : ceux qui ne partent pas

 

Pour acheminer hommes, matériel, armes et munitions et ravitaillement au front, le chemin de fer est indispensable et l'entretien des voies ou la conduite des machines primordiale ; les cheminots des différentes compagnies (la SNCF n'existe pas encore) sont donc mobilisés sur place. Ils sont considérés comme relevant de l'armée et « en campagne contre l'Allemagne »

 

Jean-Baptiste et François Laffont del Cardaÿre ne partiront pas au front puisqu'ils travaillent aux chemins de fer du Midi, ils ont un registre matricule mais bénéficient d'une « affectation spéciale » : faisons leur connaissance !

 

 

Jean-Baptiste est né à Massat le 30 Août 1880 de Jean et Jeanne Sablé Teychenné ; lors de la mobilisation générale, il a 33 ans et il est « versé dans le 5° Régiment du Génie de Versailles ». Mais je pense qu'il n'a jamais vu Versailles ou pour un temps très court, il est « classé dans l'affectation spéciale comme employé de la Compagnie des chemins de fer »

 

JB Laffont GG.PNG

 

Et  son temps est compté comme campagne contre l'Allemagne comme pour tous les Poilus :

 

JB Laffont campagne.PNG

 

 

Et pourtant, il ne va pas au front. Durant son service militaire, déjà, effectué en 1901, il est vite « détaché sur le réseau du Midi (survie de la voie) ». Bien que son travail soit difficile et pénible, il ne sera pas sous le feu et c'est, sans doute, un grand soulagement pour ses proches

 

Il a un niveau d'instruction 3 et paraît « bel homme » :

 

JB Laffont physique 2.PNG

                                                                                             (matricule 1002 classe 1900 recrutement de Foix)

 

La situation de François est-elle comparable ?

Pour lui, nous n'avons pas de description physique dans son registre matricule, ce qui est assez rare, son degré d'instruction est de niveau 2 et sa situation militaire est identique, il n'ira pas au front !

Par contre, il semble avoir intégré la compagnie après son service qu'il effectuera comme tous ceux de sa classe au 59° RI.

Il restera à son poste :

 

François affectation 1914.PNG

« classé dans l'affectation spéciale du 16 Juillet 1910. Maintenu à son poste du temps de paix du 2 Août 1914 au 22 Mars 1919. Passé dans la subdivision de St Gaudens par changement de domicile le 20 Décembre 1927... »

 

D'autres ne partiront pas : les réformés.

 

Ainsi Pierre Laffont né à Boussenac le 26 Juillet 1880, fait son temps au sein du 97° RI mais pourtant, il est réformé en 1914 :

 

Pierre fracture jambe.PNG

                                                                              « fracture double avec cal vicieux de la jambe droite »

 

Il doit boiter bas et restera à Cos où il réside en 1914, il échappera à la « boucherie » guerrière mais nous ne saurons jamais comment il a pu mettre sa jambe dans un tel état !

 

Un autre Pierre est, lui aussi, réformé après avoir fait un service militaire « normal » de 3 ans, au sein du 2° Zouaves avant de fêter « la quille » le 20 Octobre 1900 avec un « certificat de bonne conduite » en poche.

Il est le frère aîné de Jean-Baptiste, employé de la compagnie du Midi.

 

Or, lors de la mobilisation, il est réformé pour épilepsie, n'en souffrait-il pas durant ses 3 ans de service chez les Zouaves, où l'entraînement ne devait pas être une partie de plaisir ? Le médecin militaire n'a-t-il rien soupçonné ?

 

En 1913, il a effectué une période d'exercice, apparemment sans problème. Peut-il simuler une crise ?

 

Jean état civil et physique mat 923.PNG

 

 

 

Il faut aussi compter parmi eux Jean Laffont, matricule 923 :

 

Jean état civil et physique mat 923.PNG

 

Il a été mobilisé en 1905 au 18° Régiment d'artillerie, il est canonnier et pendant un an, tout se passe apparemment bien mais le 24 Janvier 1907, il est réformé « pour varices des membres inférieurs avec ulcères ». Que s'est-il passé pour que sa santé se dégrade ainsi ou bien ses problèmes étaient-ils préexistants sans avoir été décelés ?

Jean service militaire.PNG

 

A la mobilisation, il n'aura pas à subir une autre commission de réforme car il décède le 6 Juin 1907 à Boussenac...

 

Jean, le fils de Jean Pierre et Marie Piquemal, lui, est mort trop jeune pour connaître la mobilisation.

 

D'autres reviendront de cette terrible épreuve : invalides ou indemnes physiquement, prisonniers libérés, mais tous marqués à jamais ! Nous allons les rencontrer dans les billets suivants ...



24/04/2017
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