aujols-Laffont

La tour ronde du château de Foix

J'ai peu écrit, ces derniers temps, mais beaucoup lu et "farfouillé" dans les archives, alors j'étais en phase "décantation et mijotage" avant de reprendre la plume puis le clavier.

A chacun de mes retours des Archives vers le centre ville, une vue superbe sur la tour ronde :

tour ronde.PNG

 

Depuis peu, elle m'inspire plus de compassion et de tristesse que d'admiration ! Que de drames dans cette tour, que de vies brisées, anéanties ! Là, furent enfermés des repris de justice mais aussi des innocents et des malheureux...

 

Celle qu'on surnomma "la folle des Pyrénées" y mourut lamentablement, reléguée dans un cachot humide et mortifère par un concierge qui ne supportait plus ses cris et ses gémissements. Quel crime avait-elle commis ?  Aucun !!

Elle était une victime et non une coupable, elle ne demandait qu'à vivre avec son chagrin "parmi ses amis les ours". Au cours d'une agression, alors qu'elle revenait d'Espagne par l'Andorre, son mari avait été tué par des brigands ; elle avait réussi à s'enfuir et, depuis, parcourait la haute vallée du Vicdessos jusqu'à l'étang de Lers. Son seul tort : elle vivait nue ! Plusieurs fois capturée, alors qu'on voulait la vêtir et la retenir, elle s'était échappée et avait repris sa vie sauvage et libre. Elle survivait à l'hiver grâce aux ours qui la réchauffait...

Capturée de nouveau, elle fut enfermée dans la tour ronde. Un Préfet s'était enfin ému du sort de la recluse et avait fait le maximum pour la sauver et la soigner mais trop tard ! Seule son âme repartit sur le Montcalm rejoindre ses vrais amis, les ours ! Qui était-elle ? 

la folle des pYrénées.PNG

Lisez ce livre passionnant et très documenté et suivez l'épopée dramatique de cette pauvre femme.

 

Autre "pensionnaire" bien malgré lui de cette tour, Pierre Sarda dit Tragine, bandit de l'Ariège :

tragine.PNG

 

Qu'a-t-il fait ? Pierre est pauvre, il braconne pour ajouter un peu de viande gratuite à l'ordinaire, mais un jour, en relevant ses collets, il rencontre le propriétaire des lieux qui lui assène deux bons coups de bâton ferré. Pierre n'a pas d'armes mais il est plus jeune et costaud, il se défend et blesse son assaillant. Dans le village, il est réputé coléreux, "il a la tête près du bonnet" mais sans plus, comme beaucoup d'Ariégeois... Mais il va devenir "le" bandit de l'Ariège ! Pourquoi ?

Comme nombre de détenus, il s'évade de la tour, commet quelques larcins et rejoint sa femme et son enfant à Leychert ! Une question me taraude, pourquoi ces évadés n'ont-ils qu'une hâte, qu'un but rejoindre leur village ? Ils reviennent se mettre "dans la gueule du loup", alors que tous connaissent depuis leur enfance de pâtre, tous les sentiers pour rejoindre l'Espagne. Leur patois y est compris, leur famille pourrait même les accompagner, des frères ou des cousins pourraient prendre soin de leurs maigres biens. Alors, pourquoi restent-ils dans la nasse qui va les étouffer ?  

Pierre est dénoncé par le Maire, contre lequel il profèrera des menaces de mort. Coups et blessures, évasion, vols et menaces, il n'en faut pas plus pour être exposé Place Saint Volusien et condamné aux travaux forcés à perpétuité ! Pourtant la population ne craint pas Pierre Sarda, lors de son exposition, les fuxéens lui jettent des pièces, certaines même en argent ! Il entre dans les légendes comme un bandit "au grand cœur".  Il mourra au bagne, 17 ans et demi plus tard.

Pierre Jean Brassac vous fera découvrir ses mésaventures bien mieux que moi, précipitez-vous sur son livre.

 

Maintenant, je vois la tour ronde sous les couleurs qu'elle prit lors du feu d'artifice du 14 Juillet 2014 :

 

tour ronde 2.PNG

 



21/12/2015
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