DES LIVRES çA VOUS TENTE ?
Tous Demoiselles ?
Le code forestier, ce satané code qui empêchait les éleveurs de jouir des pacages en forêt avant les montées aux estives ! Il est certain que les éleveurs n'avaient pas assez de terres pour nourrir leurs animaux surtout au début du Printemps quand le foin est épuisé et qu'Avril se montre capricieux cf Gare aux prestous : ils approchent
Alors on se débrouille comme on peut avec les vacants et la forêt. Seulement ce code c'est la mort d'un troupeau et la ruine d'une famille et la possible disparition d'un oustal !
Les hommes se griment au charbon de bois et revêtent la chemise pour s'opposer aux « verdiers », gardes forestiers, chargés de dresser les procès verbaux ; mais aussi aux charbonniers qui dévastent les forêts pour le compte de gros propriétaires. Nous trouvons nombre de procès pour délits forestiers dans les séries 3U66 et 3U67 concernant Massat et le Couserans, elles sont en ligne ! voir tous les articles précédents
Seulement nous sommes sous la Restauration et chaque propriétaire ayant retrouvé son domaine est libre de l'exploiter à sa guise. Il est possible que tous n'aient pas cédé à l'appât du gain en se réservant les bois et pacages de leurs forêts !
Le seigneur peut conclure des accords avec ses éleveurs …
C'est un roman qui éveille mon doute, bien sûr c'est une fiction, mais sait-on jamais
Louis Pujol nous narre le journal d'une bergère en 1830 dans le Vicdessos en pays de Foix et séparé du Couserans par le col de Port, une vallée languedocienne pas gasconne.
La vallée voisine est insurgée et tente de convaincre ses voisins de les suivre mais, eux, ont des accords avec le seigneur du lieu sur un pacage libre et un ramassage de bois mort, ce qui leur convient. En plus, le seigneur ne dévaste pas pour son compte la forêts pour alimenter les forges à la catalane, grosse consommatrice de charbon de bois ! Il est pourtant proche des mines de Rancié...
Ajoutez à cela un tableau de la vie quotidienne d'une jeune fille de 15 ans, des amours, des loups, des commérages, tout pour revivre le temps de nos ancêtres
Voyage dans le passé...au XIV° siècle
Lisez ou relisez, dans la collection Thisa, la revue sur la peste !
Vous serez sidérés par les similitudes de décisions des autorités, des réactions de la population (fuite, peur, rupture des liens sociaux) et les interventions des forces de l'ordre (prévôts) pour faire respecter les interdictions.
On s'interroge actuellement sur la création d'un passeport sanitaire ; j'ai visité des pays (sud-est asiatique et Pacifique) où il était obligatoire pour une vaccination de la fièvre jaune (pas amusant ce vaccin dans le ventre et assez douloureux) et j'ai eu ce passeport sanitaire à présenter à la douane
Eh bien, au XIV° siècle, ça s'appelait le «certificat de santé (page 31)
Heureusement, nous n'avons pas à redouter la peine de mort pour violation de la loi, juste 135 euros , c'est tout de même moins lourd !
Plongez-vous dans cette revue, vous y apprendrez la conduite de Montaigne et la phrase d'Hippocrate lui même qui fait office de sous titre ! Et qui évoque l'affluence dans les gares et les bouchons en Ile de France : fuir loin !
Complétez vos informations avec :
L'article répertorie les plus grandes pandémies depuis la lèpre jusqu'à la grippe espagnole de 1918
Combien a-t-elle fait de victimes ? Environ 400.000 en France !!! plus de 4 fois le bilan du covid actuellement ... et aucun gestes barrière, aucun confinement, rien !
Et peu de traces dans la mémoire collective, il est vrai que la faucheuse avait fait une telle moisson de soldats dans les tranchées que ces pertes n'ont pas fait la Une...
S'il y a un médecin ou un érudit des maladies de nos ancêtres, j'aimerais savoir ce qu'était la "suette" qui fit elle aussi périodiquement des victimes en Ariège
Je n'ai pour l'instant que les renseignements de Wikipédia :
Et cette épidémie, comme pour la peste au Moyen Âge, aura une fin et si vous avez échappé au Covid , qu'il est éradiqué...que faites-vous en premier ?
Nos ancêtres allaient rendre grâce aux saint protecteur, organisaient des processions mais nous sommes beaucoup moins dévôts !
Alors je vous livre mes priorités :
Serrez mes enfants dans mes bras et les embrasser puis faire de même avec mes ami(e)s
Fêter la liberté retrouvée avec eux en buvant une bière au café en terrasse, histoire de décompresser
Retourner aux AD 09 sans rendez-vous, sans masque et le soir participer à un bal trad ou une fête médiévale
Cramer Carnaval 2020 et ses masques éternels une bonne fois pour toutes
...enfin mettre un cierge à Saint Volusien et à saint Pierre pour qu'une autre saleté du même genre ne se diffuse pas sur la planète
Et vous ?
[Je pense, si mes calculs sont bons que vous venez de lire le 401° article de ce blog ! Merci de votre fidélité !]
Elevage rime avec fromage
La multiplicité des fromages en France a même été à l'origine d'une citation boutade de Charles de Gaulle : « Comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 258 variétés de fromage ? » , phrase qui retrace bien la spécificité de nos régions et même de « micro pays » comme les 18 vallées du Couserans, là, si vous voulez vous faire lyncher (j'exagère, le lynchage ne sera que verbal!) associez Saurat au Massatois ou pire parlez de colporteurs Massatois à Soueix !
Si la difficulté à gouverner un pays se mesure au nombre de fromages existants, le Couserans, réputé éternel rebelle, est dans la norme : plusieurs fromages par vallées : de vaches, de brebis, de chèvres. Chaque vallée a « les siens ». Mon préféré, le chèvre doux de Massat (par chauvinisme, peut-être... mais un simple hamburger au chèvre doux,à Saint-Girons, à la fin du marché ; c'est un délice) ; mais mes enfants moins chauvins, peut-être, apprécient le Bethmale ...
Je m'apprêtais à enquêter sur ces différentes productions : aucun livre sur le sujet, par contre j'ai trouvé un site sur le camembert d'Oust :
Aïe ! Moi qui suis née en Normandie d'un AGP Ariégeois de Boussenac, n'est-ce pas une « hérésie » que ce camembert d'Oust ?
Que vous soyez amateur d'histoire ou de fromage ou encore tyrosémiophiles (ou philistes), allez voir ce blog qui évoque les fruitières de la vallée d'Oust et ses producteurs.
Nous avons vu dans F comme Fruitières(Challenge 2018) que le projet de Boussenac a fait « long feu » et la vallée de Massat a dû se résoudre à livrer son lait à Oust dont les fromageries étaient déjà implantées et plus dynamiques.
Dans cette vallée d'oussailhers, le camembert ne pouvait que portait le nom de cet animal mythique :
On trouve tout sur Internet...
Ben, non pas toujours ! Et c'est la première fois que je ne trouve pas un brimborion, un soupçon de piste : rien, nada !
Je vous explique, je prépare des billets à venir sur les romanciers Ariégeois et leurs éditeurs Ariégeois (eux aussi), aux XIX° et début du XX° siècles ; pour les romanciers, c'est bon, j'ai acheté, lu et annoté leurs romans ou nouvelles ; mais pour certains éditeurs Rien !
Et pourtant le livre ou les livrets sont là entre mes mains !
Ces trois nouvelles ne comportent respectivement que 32 pages pour les deux premières et 62 pages pour la dernière. Ce ne sont que de petits fascicules, lointains ancêtres du "livre de poche", de même dimension et donc facilement transportables en voyage.
Mais impossible de trouver quoique ce soit sur les « Editions Couserans » ou même sur l'imprimerie Descoins à Saint-Girons. C'est d'autant plus décevant qu'une Descoins Anne, fille de Pierre et de Rouaix Marie a épousé Laurent Loubet de Paule... Il se peut qu'il y ait un lien avec la vallée de Massat (à démontrer !)
Pas d'ISBN, bien sûr, ces ouvrages furent publiés avant 1970, date de l'adoption de l' « International Standard Book Number », l'ISSN n'apparut pour les revues qu'en 1975.
Il va donc falloir attendre que je sorte de « ma tute » montpelliéraine pour aller aux AD fouiner dans la série T, 2T6 pour Saint Girons, et retrouver les imprimeurs et les éditeurs. Zut, pourquoi n'y ai-je pas pensé avant !
Finalement, vous n'aurez que les auteurs et ils sont tout de même l'essentiel , les éditeurs...suivront !
Contes et légendes
Des contes et légendes, j’en ai lu des palanquées d’Ariège, de Gascogne, des Pyrénées ; pourquoi, me direz-vous ? Tout simplement parce qu’ils représentent l’imaginaire d’une population encore basée sur la transmission orale surtout au cours des veillées ou de grands-mères aux jeunes enfants. Ces histoires de trésors, de fées, de loups ou de fantômes et de sorcières font partie du quotidien de nos ancêtres, c’est leur littérature. Elle peut aussi s’alimenter des faits divers romancés, magnifiés ou idéalisés au cours des siècles ainsi la guerre des Demoiselles ou, plus tôt, l’épopée Cathare, les Romains etc…
Durant mon dernier « furetage » chez mes bouquinistes préférés, je trouve un petit bouquin que je n’avais encore jamais vu : « Histoires et légendes du Vicdessos, « le païs dal foc dal cel »
Je l’achète sans enthousiasme car je ne vois pas son contenu : il est très proprement emballé sous plastique transparent. Je me dis qu’une énième version de Jean de l’ours m’attend !
Eh bien non, c’est une autre vision des contes qui m’est proposée avec un partenariat entre un conteur et un historien. Antinomique, on ne peut marier l’imaginaire et les sciences même humaines et pourtant, ils le firent !
Sur les 11 contes proposés, je n’en connaissais aucun dans la version du conteur mais surtout jamais un historien n’avait essayé de démêler la vérité historique qui pouvait avoir été à la source de la légende. Un travail d’orfèvres !
J’ai toujours pensé que les contes avaient été construits à partir de faits réels et historiques dramatisées (ou dédramatisées), enjolivés, déformés par le passage des siècles et le peu de fiabilité de la mémoire humaine ; pour ne donner qu'un seul exemple : Barbe Bleu et Gilles de Rais.
Là, nous en avons une démonstration magistrale et qui plus est, passionnante à lire ! Une acquisition capitale pour ma bibliothèque, le livre est épuisé, il faut donc le chercher sur les sites d’occasion ou chez vos bouquinistes préférés… Si vous le trouvez, n’hésitez pas !
Liste des contes et thèmes :
Le pays du fer (ou comment le Vicdessos apprit à travailler les pierres rouges pour les forger au temps de la Préhistoire)
Les Sarrazins (ou comment la Reconquista et l’épopée de Charlemagne ont suscité des légendes)
Le saint récalcitrant (ou comment une statue risque de mettre à mal une bonne entente entre bergers)
Les truites (ou comment se débarrasser d’un assiégeant obstiné)
L’hérétique (ou comment un curé est convaincu d’hérésie)
La Bouneto Roujo (ou comment se défendre au temps des guerres de Religions)
L’homme aux pierres (ou comment un original devient un paria rejeté, la nocivité de la rumeur)
Les « Incroyables » de Vicdessos (ou comment la « contre révolution » arriva dans les villages)
La folle nue de Suc
L’office des morts
Le sorcier
A noter l'auteur de la préface : le docteur Paul Voivenel (dont je vous parlerez dans un autre billet, une fois que j'aurai visité le Musée de Capulet et Junac, je ne l'ai pas encore fait mais on ne peut pas être en "vadrouille" et aux AD !!)
J’ai essayé de vous mettre « l’eau à la bouche » par mes indications sans déflorer les contes, pas facile, j’ai tellement envie d’en parler !