Le Musée des montreurs d'ours
Enfin, j'ai réussi à donner mes deux euros pour y entrer ! J'y suis allée quatre fois en Mai pour préparer mon article du challenge sur l'ours, portail entrouvert, porte grande ouverte : j'ai frappé, appelé, hurlé même, demandé aux voisins, personne. J'ai hésité à laisser un chèque pour régler le droit d'entrée et acheter le livre que je convoitais mais mon "surmoi", comme dirait ce cher Sigmund Freud, m'a arrêté net au seuil de la transgression : on n'entre pas en l'absence des propriétaires !
Après avoir payé mon écot et acheté le livre : "Montreurs d'ours en Australie et en Nouvelle Zélande" / Françoise Lewis (maison d'édition non indiquée) ; 2010, la visite commença par une VHS très intéressante mais qui s'interrompt brusquement sur ces mots "l'ours a toujours été présent en Ariège", dommage... Les panneaux, très bien réalisés, détaillent la capture et le dressage des ours à l'école d'Ercé, la vie des "oussailhers", leurs pérégrinations dans le monde entier ; des dossiers sont consacrés aux grandes familles de montreurs d'ours et des diaporamas présentent des cartes postales anciennes commentées. Une visite très instructive durant laquelle j'ai pu toucher une musellière d'ours :
Il faut visiter cette exposition qui met en évidence l'imagination de nos ancêtres pour gagner leur vie et trouver le complément indispensable à leurs maigres revenus d'agriculteurs montagnards. La maladie de la pomme de terre, en 1848, fut un "déclencheur" pour toutes ces inventions de petits métiers d'appoint : colportage, fauchage, distillation.
Mais les oussailhers sont, tout de même, un cas particulier, leur activité demande une longue préparation : il faut trouver l'ourson (ou chasser la mère, ce qui n'est déjà pas une mince affaire ou épouser une fille qui peut amener un ours comme dot) l'élever, l'éduquer, le ferrer (de cela, je ne vous direz rien, c'est l'horreur absolue ) et ensuite partir et partager la vie de l'ours jour et nuit. Certains partent pour des années entières, d'autres sont partis si loin qu'ils ne reverront jamais leur village et mourront seuls au bout du monde, d'autres fonderont une famille aux antipodes !
D'après le numéro spécial consacré aux montreurs d'ours par les Amis d'Aulus et des vallées du Garbet et de l'Alet, il existait 5 oussailhers dans la vallée de Massat sans doute à cause d'unions matrimoniales entre les deux vallées très voisines et reliées par le col du Saraillé, chiffre minime comparé aux 80 montreurs d'ours que compte le petit village de Cominac...
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