Une route "historique" et pittoresque
Aucune carte ne la mentionne comme telle et elle est bien étroite, elle relie la vallée de Massat à celle d'Ercé. Je l'avais toujours redoutée car elle est sujette à des éboulements mais cet été 2015, elle était vraiment bien réparée et le trajet s'est fait sereinement. Elle porte un nom très prosaïque, la D17, et part de Massat à gauche de la chapelle de l'Ave Maria de Laisle qui date du XVI° siècle :
Elle figure en blanc sur les cartes Michelin et nous avons appris, mes cousins et moi, à nous en méfier depuis une épopée sur une route forestière non goudronnée, juste empierrée et pas avec des cailloux ronds, mais qui nous mena au col d'Erp et à un panorama sublime. Je vous avoue n'avoir pas eu l'idée de prendre des photos à ce moment tant j'étais angoissée de crever et, n'ayant pas de cric, de rester au milieu de nulle part !
Après la chapelle, on arrive au hameau de La Bernède où résidaient les Loubet de Paule et beaucoup d'adeptes de la "Petite Eglise", un peu plus loin sur la gauche, le hameau de Petchet qui leur valut leur surnom et celui de la famille Peyrounie.
Un magnifique petit village de montagne, celui du Saraillé, arrêtez-vous ! Pas trop tôt et pas trop tard car il est vite traversé ! Dans un tournant oui : ce n'est pas une nationale ! À gauche des petits sentiers qui, si vous avez de la patience, vous feront découvrir un petit oratoire enfoui entre les maisons :
à gauche un lavoir charmant et la route de Mourès (D118) , faites un petit crochet pour découvrir l'église qui fut celle des hameaux isolés du Touroun, Saraillé, Parrabel et Moures
Il faut encore grimper pour atteindre le col, oh il n'est pas très haut mais regardez bien la route, magnifique certes, (le liseré vert des cartes en atteste) mais sinueuse à souhait !
Aucun hameau jusqu'à celui de Benazet, des bois, des forêts et des landes livrés à la vie sauvage. De quoi alimenter les veillées en loups et autres bêtes sauvages.
Après ce périple, on arrive au hameau de Cominac dont je vous ai déjà parlé et à la vallée des « montreurs d'ours » Si vous avez le loisir de venir dans la vallée plusieurs fois dans l'année, suivez cette route par un beau jour d'été, elle vous enchantera ; puis suivez la par un jour maussade et gris d'Automne ou de Printemps, elle réveillera en vous les angoisses de ceux qui cheminaient à pied par tous les temps, vos ancêtres !
En quelques kilomètres, vous avez croisé les lieux de vie des dissidents concordataires, l'église de Mourès construite par souscription de ses habitants, comme celle de Cominac, un épisode célèbre de la séparation de l'Eglise et de l'Etat et vous arrivez chez les plus célèbres "montreurs d'ours" qui exhibèrent leurs animaux (peut-être faut-il dire compagnons tant ils étaient proches) dans toute l'Europe, les Amériques et jusqu'en Australie et Nouvelle Zélande... Est-ce suffisant pour qualifier cette petite route d'historique ?
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