aujols-Laffont

1875 Biert, noyades et religion


Deux fillettes se noient dans l'Arac le 31 Juillet 1875, leurs corps ne seront retrouvés que le lendemain vers 14 heures. Il s'agit de deux cousines germaines  : Catherine Subra 10 ans et Marie Piquemal 8 ans, le village doit être bouleversé par ce drame. Or, les assistants vont être témoins d'une scène bizarre :

 

 

 non reconnaissance du GP 2.png

 

Et pourtant nous avons affaire à un grand-père aimant :

 

et pourtant un GP aimant bis.png

 

Nous ne sommes pas au bout de nos découvertes puisque nous apprenons dans la suite de l'article que les deux fillettes ne seront pas inhumées ensemble ni dans le même cimetière ! En effet, la famille de Marie est « puriste » et celle de Catherine fréquente la paroisse. Il n'est pas précisé si la grand-père est puriste ou non, mais c'est du corps de Marie dont il s'empare.

 

S'ensuit la description de l'inhumation de Marie et de Catherine :

 

inhumation des cousines.PNG
(L'Ariégeois 4 Août 1875) 

 

Au delà du fait divers, qu'apprenons nous de cette histoire : qu'un groupe de « puristes » existe toujours à Biert en 1875 (ce qui n'est pas très étonnant puisque c'est là qu'officiait le curé Urtier, prêtre non jureur), qu'il existait un cimetière séparé dans lequel des inhumations avaient lieu en 1875 ; que des familles pouvaient appartenir aux deux croyances suivant les branches (les Laffont del Cardaÿre étaient aussi en grande majorité catholiques bien que Catherine ait été l'épouse de Pierre Loubet de Paule, diacre des "Petchets", et Sabin son petit-fils, un des derniers adeptes de la secte.)

 

Recherchons les actes de décès des deux fillettes (vues 50 et 51 en ligne), les déclarants sont Pierre Piquemal Cabos, âgé de 73 ans, le grand-père, et Jean Piquemal Cabos, le père de Marie. Les deux familles habitent au hameau du Ker dans la commune de Massat. Il semble qu'ils étaient venus en visite chez le grand-père lors du drame.

 

A la suite de ce "faits divers", le journal publia un article sur la secte "non-concordataire" et leurs pratiques religieuses. En voici l'intégralité :

 article 0.PNG

 

 article 01.PNG

 

 article Petchet 1.PNGx Petchets article 2.PNGprières 3.PNG

fin 4.PNG
(L'Ariégeois  du 15 Septembre 1875)

 

A première vue, rien qui  puisse choquer un catholique fréquentant sa paroisse, seule la personnalité et les convictions du Ministre du culte sont en cause dans un premier temps. Mais les prêtres "réfractaires" disparurent peu à peu et moururent de vieillesse et c'est à ce moment que la scission devint plus forte, les Petchets se privant des sacrements autres que le baptême et se nourrissant aux moments critiques de prières (oserais-je faire un parallèle avec le consolament des Cathares, seul sacrement reconnu par ces chrétiens...)

Le journal suggère aussi que les Petchets vivaient en union libre, ce fut parfois le cas après la disparition de tous les prêtres "réfractaires" de Toulouse et Barbe, la fille de Pierre Loubet de Paule eut deux filles hors mariage.

 

Tous ces chrétiens dissidents arrivèrent un jour au terme de leur vie terrestre et furent inhumés sans les prêtres de la paroisse mais où?

Où reposent la petite Marie qui s'est noyée et Pierre Loubet, le diacre et Marguerite Laffont del Cardaÿre, son épouse et tous les autres membres de la Petite Eglise ?

Peut-on encore retrouver des tombes "puristes" voire des cimetières ?   



16/10/2016
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