Le col de Port, un passage dangereux
Il ne culmine qu'à 1249 mètres et la route est aisément praticable à pied, à cheval ou avec des mulets, voire en carriole, au XIX° siècle. C'était un lieu de pique-nique champêtre et de sorties en famille au début du XX° siècle
Et pourtant, il fut le théâtre de drames ou d'accidents dûs, surtout, aux conditions climatiques extrêmes et subites que même les autochtones ne pouvaient prévoir et qui ne se produisaient pas forcément durant la mauvaise saison. Ainsi en 1854, deux accidents sont relatés dans la presse : l'un fin Avril, suite à des « chutes de neige abondantes »
(L'Ariégeois du 6 Mai 1854)
L'autre en Décembre, toujours au retour d'une foire aux porcs :
(L'Ariégeois du 23-12-1854)
Il n'y a pas eu mort d'homme mais pour ces paysans pauvres, quelle perte !
Bien sûr, ils ont la vie sauve, ce qui n'est pas toujours le cas...
Nous avons vu que les mendiants ne sont pas en sécurité tant qu'ils ne sont pas de retour à l'oustal et ce fut le cas pour cette femme dont le journal ne cite pas le nom :
(L'Ariégeois du 9-5-1857)
Décidemment le Printemps peut être bien meurtrier, mais l'été devrait être plus tranquille sur le col … Pas si sûr ! Les lieux d'estive sont mal définis entre la vallée de Saurat et celle de Massat, chacun accusant l'autre de voler son herbe, des rixes se produisent ; si le bâton ferré peut briser des os, la hache fait des blessures plus graves !
(L'Ariégeois du 9 Juillet 1864)
En Mai 1879, nouvel épisode de neige au mois de Mai lors d'un retour de foire mais là, ce sont 300 personnes, et leur troupeau, qui se trouvent piégées par ces intempéries brutales. Sauvés par des cantonniers, ils permettent de mettre ces obscures ouvriers sur le devant de la scène et c'est justice car ce métier des humbles n'était pas une synécure en Couserans !
Nous reviendrons sur les cantonniers, leur recrutement, leur mission puisque que ce fut le métier de mon trisaïeul et un premier échelon pour sortir de la condition de paysan éleveur.
(L'Ariégeois du 9-5-1879)
Remarquons tout de même que nos ancêtres, habitués de la montagne, n'étaient guère prudents : ils se mirent en chemin « par un temps affreux » et 50 autres le lendemain ! Ne pouvaient-ils pas différer leur retour, en Mai la neige ne tient pas ? Le hameau de Nize semble être le refuge familier à chaque tourmente...
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