Les Segadous en Algérie
En 1857, la récolte promet d'être belle en Algérie
(L'Ariégeois 18-4-1857)
Seulement, le pays manque de bras pour la moisson. Les Préfets doivent communiquer aux Maires les conditions alléchantes que le Ministère de l'Intérieur propose à ceux qui voudront délaisser les destinations habituelles : Espagne, Languedoc ou Bordelais, et partir aider les nouveaux colons.
Un embarquement gratuit aller et retour et même des subsides pour le voyage :
Pourtant en lisant l'article de « L'Ariègeois », on note dès le début un problème de dates, le retour est prévu « dans les premiers jours de Juillet » or, l'embarquement gratuit se fera entre le 1° et le 20 Juin... les moissons promettent d'être,pour le moins rapides !
L'offre est intéressante, combien se sont laissé tenter ? Le journal ne donne pas de chiffres mais le 25 Juillet 1857, il publie un bilan de cette « expédition » et il apparaît qu'il n'est guère positif surtout faute d'une organisation rationnelle. Certes, les moissonneurs, au vu de la circulaire du Préfet, ont dû s'imaginer revenant avec un beau pécule mais le pays de cocagne imaginé s'est révélé moins disposé à distribuer ses richesses !
Premier problème, les migrants ont tous été débarqués au même endroit :
Cet afflux de travailleurs a logiquement fait baisser le salaire !
Et les segadous se sont retrouvés avec des salaires moindres que chez eux et surtout inférieurs à ceux de l'Espagne, pour toute indemnité, ils n'ont perçu que 80 centimes qu'ils ont même dû rembourser à leur arrivée ! Adieu les rêves de fortune... ne reste que la désillusion et la fatigue du voyage !
Le journal suggère en fin d'article, une ébauche d'organisation plus judicieuse :
Nous n'avons pas trouvé trace de recrutements similaires dans les années suivantes.
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