aujols-Laffont

Comment "habiller" vos ancêtres ?

Un jour, un lecteur m'a posé une question toute simple : « mais comment faites-vous pour trouver ce devis des ponts de la vallée de Massat ? », j'aurais pu répondre, moi aussi simplement en disant « en dépouillant les archives » , ce qui n'est pas faux mais lesquelles ?

 

Cette simple question m'a conduite à une interrogation sur ma méthode de recherche, certes, au cours du DU de Généalogie et d'Histoire des familles à Nîmes que j'entrepris le jour même de ma retraite, j'ai découvert et mémorisé d'énormes connaissances dans des domaines très variés : l'onomastique, j'en avais un « vieux fonds » de ma Maîtrise de Lettres, bien ancien ; de la généalogie, je n'avais que la pratique : BMS, Etat civil et actes notariés, de quoi faire un arbre. Des arbres, j'en avais déjà 3 branches assez feuillues : les Moraux et les Hocry, la branche paternelle, les Lefèvre dans ma branche maternelle.

 

Me manquaient les Laffont dont je ne connaissais pas encore le sobriquet mais au moins le lieu de naissance : "Boussenac près de Massat" disait ma grand-mère.

Dans  les années 1995, j'avais commencé des recherches mais  les enfants étaient encore jeunes, comment les occuper ? Les recherches furent un peu hachées ...Enfin le sobriquet !!! Et l'arbre qui s'étoffe !!! grâce au prêt de microfilms entre Foix et Carcassonne

Bon, pour moi, le "squelette" ou arbre familial était en cours  mais je voulais savoir TOUT sur eux ! Ouf, peut-être, des archives sans destructions importantes dues aux guerres !

 

Il faut préciser que dans ma branche paternelle, les archives de l'Aisne, de la Marne, du Luxembourg et de Belgique ont été malheureusement sinistrées par les guerres.

Dans l'Eure, pour la branche maternelle, pas trop de dégâts, sauf qu'un Notaire de Brionne a jugé bon de laisser pourrir ses registres dans une cave plutôt que de les verser aux AD...ils ne sont plus consultables! 

Dans la Manche, pays de mon AGM  Marie Virginie Grandin, épouse de François Laffont del Cardaÿre, là aussi, les archives de Saint Lö, ont été gravement sinistrées par la guerre...

 

Donc, dès ma retraite, j'ai pu m'inscrire au DU à Nîmes, là, j'ai appris beaucoup en généalogie (Merci Monsieur Cosson), en héraldique, en droit et en paléographie, j'ai vraiment « bachotté », comme dans ma jeunesse et beaucoup de théories me sont revenues en mémoire , en particulier le structuralisme de Gurvitch dont nous étions abreuvés (j'allais écrire gavés) dans les années 70 en Socio : en gros , on ne peut comprendre une société sans étudier toutes les strates de son environnement car tout inter agit .Certes, mais la dimension écologique de 1968 n'était pas encore très aboutie... Aussi bien en Socio qu'en Histoire des mentalités, le structuralisme mijotait en moi et je pense aussi que c'est un des ingrédients de "Contexte"...vie politique, vie religieuse, météo et catastrophes naturelles, hygiène, médecine " etc...Je ne sais pas si je me trompe Monsieur Sabot ?

 

L'histoire des familles s'inscrit (selon moi) dans un terroir, ici une vallée et ses voisines partageant les mêmes estives (plus ou moins sereinement), un environnement économique et religieux, superstitieux etc...

. Leur vie dépend aussi de leurs revenus, ils ne vivent pas en parfaite autarcie, donc du commerce, mais il faut des ponts, des routes ou chemins, des foires ou marchés pour vendre ou s'approvisionner

 

Et puis , dans toute famille il y a des faibles, des malades physiques ou psychologiques, des orphelins, des bâtards, des filles-mères, d'où la consultation des archives médicales.

 

Enfin, comme dit l'adage, nous descendons tous d'un roi et d'un pendu, il convient de vérifier si vous n'avez pas eu un délinquant dans la famille en série U bien sûr !

 

Bilan : il y a des documents intéressants dans TOUTES les séries d'archives, il ne reste plus qu'à trier et ce n'est pas le plus facile !

Si Sophie Boudarel voyait mon disque dur externe, elle prendrait sûrement un malaise tant les photos « sount tot aco barejat » !  c'est à dire pèle-mêle ou en bazar (classées chronologiquement et indexées mais pas thématiquement) mais je m'y retrouve avec le temps et l'indexation...ou à partir de mes notes manuscrites aux AD ! Pendant le confinement, je voulais tout classer nickel mais c'est "caguant" ...j'ai seulement commencé ! Et puis je me laisse la joie de la redécouverte de documents scannés et oubliés, c'est le cas des ponts, scannés en 2016 !

 

 Malheureusement sur internet, pour ceux qui ne peuvent pas se déplacer, rien d'autre que la série E pour l'instant et la guerre des Demoiselles et le fonds Vézian passionnant sur les coutumes et superstitions. Ceci dit quelques centaines de pages tout de même pour s'esbaudir !

 

Dois-je tout vous révéler, peut-être pas, ça ne paraitrait pas sérieux ! mais j'ai tendance à papillonner... si je dépouille sagement les actes notariés, une page m'indiquant qu'un héritier mécontent a lacéré puis dévoré (!) le testament me fait vite bifurquer vers la série U cf T comme Testament (Challenge 2015), un métier de cantonnier et je dérive vers l'entretien des routes et chemins, une rixe et je reviens à la justice de Paix etc...

Alors je scanne et photographie tout cela et vous semblez apprécier le résultat !!

Ce n'est pas une méthode mais de la passion des archives car je suis convaincue qu'on peut y trouver la majorité des réponses 

Par contre, genre Pitbull, je ne lâche jamais une recherche même sur plusieurs années cf Les cimetières Puristes , 2 ans de recherches !

Et parfois un lecteur m'apporte un sérieux "coup de main" cf le sorcier du Caychounet ou le curé Urtier et maison dite "la chapelle" au Touroun del Bastouet (encore merci Watson !)

 

Ne pas oublier non plus les archives et souvenirs familiaux si vous avez la chance d'en avoir conservé malgré les aléas de la vie sur plusieurs générations  cf Challenge 2020



25/05/2022
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