Des bourreaux fuxéens
Le premier dont j'ai eu connaissance, c'est Joseph Beaufaye qui exécute Alexis Roussel dit " Jeannetis" de Rabat à Tarascon en 1840.
J'ai cherché à en savoir plus sur ce Joseph qui ne porte pas un patronyme vraiment « du cru » et effectivement, Joseph n'est pas ariégeois de naissance. Il nait le 9 Brumaire an III à Charleville dans les Ardennes :
"L'an 3 de la République française une et indivisible le 9 Brumaire par devant moi et officier public de la commune de Libreville sont comparus Joseph Piomme
lequel était accompagné de Denis Beaufay et Marie Augustine Jacquemart, lequel Beaufay m' a déclaré que Marie Jeanne Lefèvre sa femme était accouchée ce jourd'hui d'un enfant malle auquel ils ont donné le prénom de Joseph d'après leur déclaration et la présentation qui m'a été faite de lui "
mais assez vite, il s'installe en Ariège, il est armurier comme son père et se marie avec Marie Madeleine Chaubet de Lavelanet le 15 Octobre 1823 :
Il n'est donc pas issu comme Deibler dit « Monsieur de Paris » d'une dynastie de bourreaux alors comment s'est-il retrouvé à effectuer cette exécution ?
En tout cas, il effectue son office avec beaucoup de soins et de professionnalisme (??)
une fois le condamné décapité ; « le bourreau... veille au nettoyage complet de la Veuve, à son rangement en bon ordre dans la charrette et rentre chez lui au 34 rue des Chapeliers à Foix, satisfait de sa prestation » (p 89) :
Apparemment, il n'a officié qu'une fois et le 16 Août 1849 il décède, or sur cet acte il n'est plus dit armurier mais bien « exécuteur des arrêts criminels » :
Une autre exécution eut lieu en 1864, celle de Jacques Latour l'un des assassins du château de Baillard à la Bastide de Besplas (4 morts trucidés à coups de hache), son complice Fraçois Audouy ( dit Hercule) écopa lui des travaux forcés à perpétuité. Au début de l'enquête un certain Jean Baptiste Pujol est soupçonné à cause de ses nombreuses questions « sur le château et ses habitants » mais apparemment sans suites fâcheuses pour lui.
C'est un certain Auguste Roch qui procède à l'exécution de Latour mais je n'ai rien trouvé sur lui, pour le moment
On ne peut rien trouver dans la presse en ligne : la Dépêche ne commence qu'en 1875 sur le site Rosalis et L'Ariégeois n'est accessible aux AD 09 qu'en 1864...
Le 25 Novembre 1870, le décret Crémieux supprime les bourreaux de province qui existaient depuis 1791 (un par département), c'est donc de Paris qu'arriveront « les bois de justice » et le fameux Deibler faisant partie d'une grande lignée de bourreaux.
A la mort de Deibler, juste avant une exécution, c'est Jules-Henri Desfourneaux, son premier assistant qui lui succédera et viendra à Foix au moins 2 fois en 1947 et 1949.
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