aujols-Laffont

De la diligence ...au train !

Nous, génération de la 2° moitié du XX° siècle, avons connu nombre d'inventions : de la radio à la télé, du microsillon au MP3, du minitel à Internet, du liquide à la carte de paiement et en plus un téléphone sans fil qui nous obsède : je l'ai oublié, pas rechargé, il sonne quand je suis au volant ...etc !

Mais un siècle plus tôt, vers le milieu du XIX° siècle, la machine du progrès commença à s'emballer et nos ancêtres ont vécu aussi un bouleversement technologique ; dans l'éclairage d'abord, plus de chandelles, bougies ou caleilhs à huile, du pétrole et pour l'éclairage public dans les villes du gaz. L'eau se rapproche des habitations grâce aux fontaines, lavoirs et abreuvoirs qui se multiplièrent avant l'adduction d'eau courante.

Mais le bouleversement majeur, c'est le train : le chemin de fer, un monstre qui se construit lentement en Ariège mais qui va relier Foix, Saint-Girons et Tarascon à la grande métropole régionale : Toulouse

Bien sûr, le train n'arrive pas dans les hautes vallées malgré de multiples projets qui ont tous avorté cf Kerkabanac et sa gare, route des tunnels etc ; on cible en premier les villes d'eau pour faciliter le tourisme thermal.

Cette innovation donne du travail rémunéré mensuellement aux jeunes des vallées pauvres mais elle bouleverse aussi les paysages et la vie quotidienne.

 

La diligence ou la patache partait de Massat maintenant il faut se rendre à pied à la gare, les bagages étaient chargés par le cocher maintenant il faut les transporter soi-même... et arriver à l'heure !!!

 

Raimond Eschollier nous relate cette transition dans le chapitre XI de Cantegril : le dernier voyage

 

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 Certes Capoulade, le conducteur de diligence, n'est pas toujours ponctuel mais à son arrivée, il est « courtois et réjoui » et il charge lui-même les bagages.

Mais ses passagers, bourgeois amoureux du progrès, accablent le pauvre Capoulade :

 

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Il a lui aussi ses arguments:

 

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Et puis ce qui devait arriver, arriva : on rate le train

 

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Nos ancêtres ne sont pas fortunés, personne n'a une montre à part les bourgeois, les autres se réfèrent au soleil ou aux cloches (Angélus) . Mais le train part à heure fixe : à 7h 14 et pas 15...

Ce n'est pas que la manière de se déplacer qui change, c'est aussi celle de mesurer le temps à la minute près et la disparition de l'empathie du cocher de la diligence : ce sont les prémices de notre monde actuel !!!

Qui plus est, rien n'est facile dans les gares pour les habitants des vallées, nous le verrons dans le prochain billet



27/04/2019
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