aujols-Laffont

J comme Jour de mariage à Massat

Je vous livre telle quelle une habitude pour laquelle je n'ai pas d'explication : à Massat, les mariages sont célébrés en groupe... 10 ou 12 au cours de la même messe, voir des records de plus de 20 mariages (25 étant le record absolu dans les BMS existants).

Nul doute qu'à la sortie, le parvis de l'église devait être comble !

jour de liesse Massat.PNG

" L'an 1749 et le onzième jour de Février ont épousé en fac de l'église notre mère, toutes cérémonies en ces cas requises 1° Jean Galy dit Martel et Magdeleine Teschiné dit Flingou 2° Pei Piquemal dit le bel et Anne Lafite ont épousé avec dispense de Monseigneur l'évêque du 4° degré de consanguinité du 2 Février 1749 3° Jean Gali dit le sacresta et Jeanne Piquemal [ pas de sobriquet et il doit y avoir une trentaine de Jeanne Piquemal en âge de convoler ou plus, dans la vallée !] 4° Jean Gali dit ritou et Marie Gali dit le rang 5° le sieur Jean Subra del Touroun et Marie Piquemal dit pitcho 6° Louys Subra del Touroun et Marie Gali dit Fajou 7° Paulet Piquemal de la forbalou et Jeanne Gali dejau 8° Jean Lafite de Matalas et Jeanne Loubet dit Gajol 9° Pierre Icart dit Bouaté et Marie Teschiné del Rabious 10° Carles Espagnac dit espagnacou et Margueritte Maurel dit Camel, en présence de Jean Piquemal, Jean Gali, Jean Loubet et Jean Sentenac qui n'ont su signer..." (AD 09 1NUM2/260EDT/GG )

Jour de liesse pour les mariés, peut-être ???, mais pas pour le généalogiste ! Vous l'avez remarqué, le curé en profite pour ne pas indiquer la filiation des époux (c'est presque toujours le cas, même en cas de mariage unique, souvent des mariages entre veufs) et cite en vrac quelques témoins sans liens avec les époux ; ces actes, pour le moins laconiques, surprennent ceux qui ont aussi des branches dans le Nord de la France ou même en Languedoc.

Il faut donc recourir systématiquement au contrat de mariage pour distinguer les nombreux homonymes et établir une filiation certaine, à condition que le notaire ne commette pas d'erreur... ce qui n'est pas garanti (vous le verrez à la lettre Q !)

 

Autre inconvénient de ces mariages multiples, le curé ne vérifie pas tout avant la bénédiction nuptiale et, par la suite, peut contraindre les conjoints à se séparer en attendant la régularisation par l'évêque. Il procède alors à une "réhabilitation de mariage", la plupart du temps, la cause est une consanguinité ignorée (??). Mais parfois les choses se compliquent : cette réhabilitation concerne une jeune, très jeune épouse, elle a 11 ans lors de sa première union en 1747. Le couple a donc été séparé de 1747 à 1754 !!

rehab x.PNG

" L'an 1754 et le quatrième Avril en conséquence de la permission à nous accordée par Mr de Ballisseul, vicaire général du diocèse, nous curé soussigné avons procédé à la réhabilitation du mariage de Joseph Piquemal Peyrpergut fils de Jean et de Paule Laffont d'une part et d'Anne Servat Tourounbil fille de feu Etienne et de défunte Françoise Galy d'autre part, leur premier mariage en date du 28 Novembre 1747 s'étant trouvé invalide par défaut d'âge de la part de laditte Anne Servat qui n'était alors âgée que de 10 ans 10 mois et 18 jours...."

Faut-il ajouter à la décharge du curé que le 28 Novembre 1747 il a marié 13 couples et que la jeune épouse est de Biert, annexe de Massat ?

Ces réhabilitations sont plus rares que celles pour consanguinité mais on en trouve encore 2 en 1772, le 22 Février et le 20 Mars, pour union "avant l'âge de puberté" !

Madame Gratacos cite des témoignages du XX° siècle affirmant que les stratégies de mariage s'élaboraient dès le berceau et l'une de ses informatrices souligne concernant une alliance bien menée malgré l'âge des conjoints : "Bô, c'était pas question d'âge !" (op.cit p.83)



11/06/2015
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