aujols-Laffont

L'armier (ou armière)

C'est un personnage effacé mais un personnage clé de la société ariégeoise qui craint tellement le « paranormal ». Il existe très peu de renseignements à son sujet aussi bien dans la littérature ariégeoise que chez les folkloristes.

J'aimerais, pour tout vous dire, rencontrer un armier ou une et savoir comment ce « don » (dont a priori je ne doute pas) mais que l'intéressé lui-même souvent ignore, se manifeste dans sa vie quotidienne.

Or, vous êtes nombreux à être nés dans la nuit du 24 au 25 Décembre aux alentours de minuit ; m'apporterez-vous des témoignages ?

Pour moi, je suis née beaucoup trop tôt : le 9, quelle dévaine !

 

 

Adelin Moulis ne lui consacre que 3 pages de son ouvrage « Croyances, Superstitions, observances en pays de Foix » (p 44 à 47) pour noter ses deux pouvoirs : converser avec les morts et « barrer » les sorts jetés par les sorcières ; il atteste la présence d'une armière à Fougax et Barrineuf au début du XX° siècle et nous livre quelques détails sur les armières du Pays d'Olmes.

 

Apparemment leurs communications arrivent par « flashs » dirions-nous et elles n'hésitent pas à se déplacer pour rendre visite aux descendants du défunt et leur faire part du ou des messages reçus :

 

Moulis.PNG

 

Une mention également dans la revue Folklore n° 20 année 1940-41 (p 112 à 114), toujours dans le Pays d'Olmes à Lavelanet et à Montségur, relate le même type d'intervention : l'armière ne demande aucune rétribution mais se voit offrir des cadeaux en nature qu'elle ne peut refuser, ne serait-ce que par politesse.

Bien peu de textes à se mettre sous les yeux !!

 

Mais, en y réfléchissant, leurs vies devaient être difficiles voire insupportables, justement à cause de ces manifestations spontanées du paranormal ; et comme tous les êtres ayant des « dons », cela perturbe leur vie quotidienne et ils se sentent fautifs s'ils ne remplissent pas leur "mission".

 

Alors, lorsqu'au cours d'un salon du livre à Soueix, mon regard croise un roman de Denise Déjean intitulé « L'armier », je me fige net ! Je me précipite sur l'ouvrage que son auteur(e) me dédicace très aimablement et le soir même, je le « dévore » d'une traite puis je le relis plus sereinement.

Et c'est bien cette ambivalence du don paranormal que nous présente Denise Déjean dans son héros Rédouane, il ne provoque pas la vision, il la subit, il en est victime ; puis, tant que le trépassé n'est pas « vengé » ou rétabli dans son honneur, il ressent une angoisse terrible qui le contraint à éclaircir les circonstances du décès du trépassé insatisfait.

 

Le jeune Redouane, né pendant la nuit de Noël mais au Maroc, découvre fortuitement son don lors de fouilles archéologiques et ne le maîtrise pas, il en est d'autant plus perturbé.

 livre Denise Déjean 1.PNG

La carrière que souhaite embrasser Redouane risque de lui réserver bien d'autres visites de disparus : archéologue ! Mais il détient un atout majeur : ses flashs pour découvrir les causes du trépas.

 

Faustus puis Ysarn le contactent pour une réhabilitation posthume qui, avant d'être réalisée les enchaînent à ce bas monde.

 

livre Denise Déjean.PNG

 

 

Bien que ces romans soient classés dans la « littérature de jeunesse », ma carrière de documentaliste m'a préparé à m'intéresser et à apprécier tous les genres de littérature et à en extraire « la substantifique moelle »

 

Longue vie à Redouane, j'attends déjà le prochain défi auquel il sera confronté, l'année prochaine ?

 

Voir aussi A comme Armière Challenge 2016



25/11/2017
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