Les Orris
Juste quelques suggestions d'excursions ou de visites pour vos vacances : des articles anciens que vous avez pu rater ...
Abris de berger sur les estives, on les appellent aussi cabanes ou capitelles dans les Cévennes , ce sont des constructions de pierres posées. Ce n’est pas un palace et on ne peut guère y inviter du monde, ils ne font que 3 à 4 mètres de diamètre mais ils permettent au pâtre de se mettre à l’abri des éléments qui peuvent se déchaîner très vite en haute montagne : orages violents, brouillards épais ou pluies diluviennes.
Ils sont édifiés au plus proche des troupeaux, donc très souvent isolés sur les alpages, loin des routes, proche des drailles :
Cette photo est prise au grand angle près du Port de Lhers. On voit que ces abris, construits avec les matériaux disponibles sur place se fondent dans la nature, d’autres constructions autour semblent en ruine. Et de fait, la transhumance ayant diminué depuis la fin du XIX° siècle, beaucoup de ces abris sont à l’abandon mais des associations les relèvent et les restaurent depuis quelques années.
Certains sont moins isolés, plus facilement accessibles mais encore utilisés, bien solides et verrouillés comme celui du Desman, lui aussi vers le Port de Lhers :
Sur la porte de cet orri, le petit animal typique des Pyrénées qui lui donne son nom :
Parfois, l’orri peut faire partie d’un ensemble plus élaboré comportant de nombreuses constructions. Le meilleur exemple, et surtout le plus accessible aux mauvais marcheurs, est celui de la Peyre Aselière, littéralement « le roc aux oiseaux ». Sur la D18, au-dessus du village du Port, en direction du col d’Agnès, vous ne pouvez pas la rater et, en plus, cerise sur le gâteau sur les routes de montagne étroites, il y a un parking et des affiches explicatives. Là, tout un ensemble est restauré et accessible par un pont naturel romantique sur un petit torrent furieux.
Visitons ce superbe site où les bergers ont vécu et surtout travaillé depuis des générations car la montée à l’estive n’est pas synonyme de « vacances » pour les pâtres souvent jeunes mais accompagnés d’anciens qui vont leur apprendre leur métier : surveillance du troupeau, deux traites par jour, fabrication des fromages mais aussi soins aux bêtes blessées et lutte contre les prédateurs (le loup et l’ours ne sont pas éradiqués au XIX° siècle) et il faut être vigilant jour et surtout la nuit, avec l’aide des Patous heureusement, ces gros chiens qui font un travail incroyable pour aider le berger et surveillent les bêtes à la jasse (enclos de nuit) qui permet de les trouver regroupées pour la traite du matin. Sur les pierres, on ajoute des branchages pour éviter que les bêtes ne se dispersent :
En cas d’intempéries violentes, les bêtes étaient abritées dans des granges rustiques :
Enfin, à part l’orri du berger, il y avait le mazuc, son lieu de travail quotidien :
Il est orienté au Nord pour éviter la chaleur et assurer la bonne conservation du lait et des fromages.
Voici les structures essentielles, toujours présentes, dans un « bourdaous », un village pastoral de haute montagne mais si le lieu est très fréquenté, on peut trouver plusieurs orris, granges et mazucs au même endroit.
Retraversons le pont :
Et rejoignons les bêtes sur les estives ; voilà pourquoi à la montée d’estive, les anciennes sont si impatientes de rejoindre les hauts sommets :
Libres, avec de la bonne herbe tendre, sous le ciel bleu ; attention comme il n’y a aucune clôture… elles peuvent aussi se balader sur la route !
Et cela dans un paysage …
Si vous décidez de faire un circuit des orris, l’été prochain, ils sont indiqués par une flèche blanche ou marron, pointée en l’air sur les cartes de rando (1/25.000°)
Le Printemps va bientôt arriver et les pâturages d'altitude reverdir... encore 2 mois et demi et les troupeaux remonteront aux estives !
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