aujols-Laffont

J'avoue que j'ai du mal à comprendre les chercheurs actuels qui ne se réfèrent qu'à des sites "fast food" qui proposent des références en ligne, indexées, prêtes à être recopiées...Certes, ça va plus vite, mais retrouver « une vie » en 3 clics, manque de charme et enlève l'adrénaline qui accompagne toute découverte...

Actuellement, je préfère encore défiler les actes en ligne d'autant qu'on peut, au fil des pages, mettre le doigt, non, l'oeil sur des actes sortant de l'ordinaire  cf Encore des curiosités dans les BMS ?

Et puis, à force de côtoyer la population d'une vallée pendant des heures, on finit par vivre avec eux, par identifier des voisins du même hameau que notre ancêtre ; tiens Isabeau Piquemal a fait baptiser son deuxième enfant et le grand-père Galy a été inhumé...

J'ai commencé mes recherches, il faut l'avouer, « au temps de la plume d'oie » avec les lettres envoyées aux Mairies, cela avait son charme, chaque réponse était une fête puis arrivèrent le minitel et les microfilms (des Mormons) qu'on pouvait emprunter au loin pour lecture aux AD du coin, immense progrès mais en travaillant à temps plein et avec 3 bambins, il fallait bien calculer les dates de disponibilité pour que le microfilm ne regagne pas ses AD d'origine, vierge de tout dépouillement ! Une fois les AD en ligne et l'arbre plus feuillu, apparaît l'envie d'en savoir plus sur chaque ancêtre et là, il faut bouger, aller sur place dans les hôtels bon marché ou avec la tente igloo et le duvet

C'est à cette étape que vous contractez « le goût de l'archive », un mal incurable !!! Non, ce ne sont pas des tas de papiers poussiéreux et difficiles à lire (enfin, si, parfois), c'est un univers disparu qui s'offre à vous !

Voici un livre passionnant, consacré surtout aux archives judiciaires

Quelques extraits qui m'ont touchée :

 Faire partager ses passions, c'est toujours un plaisir et j'avais la chance d'être documentaliste en collège. Comme j'étais « connue comme le loup blanc » aux AD, j'avais proposé aux profs d'histoire les ateliers pédagogiques qui s'y déroulaient : héraldique : après avoir appris les règles, chaque enfant créait son blason et sa devise, calligraphie (calame et plume) et découverte des archives bien sûr ;, un vrai bonheur !

Des souvenirs m'émeuvent encore : aux archives Municipales de Castelnaudary, un élève a retrouvé l'acte de mariage de ses arrières grands parents et il m'a appelé, a mis sa main sur le registre un peu en bas de la signature et m'a dit « il a posé sa main là le grand-père »...

Lors de la mise en ligne du site Mémoire des Hommes, je tenais à le faire découvrir aux élèves et un jeune me dit « même si j'ai un arrière grand-père poilu mort, je ne vais pas le retrouver, c'est un arabe » ! Alors nous l'avons cherché... et trouvé ! Le lendemain pendant la pause, le CDI était plein de chercheurs de tirailleurs de la Grande Guerre....

J'ai même un ancien élève devenu ...archiviste ! Malheureusement je ne sais pas dans quelles AD il exerce (coucou à M. Joulia)

Merci aux archivistes et magasiniers qui nous facilitent l'accès aux documents, dans l'ordre chronologique de mes recherches : Laon, Evreux, Saint Lô et Foix, qui n'ont pas fini de me supporter après la crise sanitaire !