Tante Lorette
Je savais depuis « toujours » que l'une de mes arrières grand-tante était religieuse et toute la famille l'appelait Tante Lorette ; ma grand-mère l'aimait beaucoup et en parlait comme très pieuse, bonne et charitable ; bref une vraie « bonne soeur »,
D'après Mémé qui culminait à un mètre 53, elle était toute petite et fluette, parlait-elle de la taille ou aussi des « formes » car Margueritte Laffont était généreusement pourvue en forme sinon en taille ; bref Tante Lorette devait être une personne petite et très fine, sans cesse active (malgré moi je me dis qu'elle devait ressembler aux hadas!!)
Et comme les fées, sa trace m'a longtemps échappé : j'ai eu beau parcourir l'Etat Civil, la série U, au cas où son père Mathieu ait « oublié » de la déclarer ; pas trace de Lorette dans la fratrie de mon arrière grand-père...
Par contre, il y avait une Marie dont je ne connaissais que la date de naissance. Bien sûr, je savais que prénom d'état civil et prénom usuel peuvent être différents mais je n'avais aucune preuve que Marie était Lorette !!!
Je possédais quelques renseignements par les correspondances de Mathieu Faux, son neveu, et celles de François, son frère. Son « ordre » (lequel?) était à Martres Tolosanne en Haute Garonne ; j'ai donc cherché un couvent... aucun dans cette petite ville.
De plus, à la séparation de l'Eglise et de l'Etat, en 1905, elle avait choisi l'état laïc (tout en continuant à vivre comme une religieuse, ajoutaient ma grand-mère et ma mère).
J'avais aussi quelques lettres, une de sa main, peu avant son décès, semble-t-il : elle était retournée à Martres "près de ses sœurs" et trois autres écrites par une certaine Gabrielle Comires qui dit l'avoir soignée.
Mais ces correspondances datent de 1941 et François devait être dans l'impossibilité de passer la ligne de démarcation !!!
J'abandonnais la piste de ma Tante Lorette, pas de recensements en Ariège avant 1906 et de toute façon, avant cette date elle était religieuse, rien non plus en série G ; l'impasse !
Cette année, j'ai décidé d'aller chercher sur Riverenert où Mathieu a migré dans les années 1880 et de retrouver où se situait sa maison.
Pour cela, j'ai consulté la série 3Q (successions) et 4Q (hypothèques) auxquelles je ne suis guère habituée.
Mais là, je trouve « Tante Lorette » qui s'appelle … Marie pour l'Etat civil lors de la succession de son père :
" Marie, congréganiste en religion sœur Marie Lorette de l'ordre de la famille de Nazareth, demeurant à la Croix Falgarde près Toulouse. »
Bon, nous savons que Lorette est son nom en religion, qu'il est inutile de la chercher à Martres et les AD 31 ont des recensements en ligne : super ! Où est le couvent ?
Elle apparaît en 1891 à La Croix Falgarde mais il ne semble pas que ce soit un couvent :
Elles ne sont que 2 à La Croix, une institutrice et Marie « sœur converse ».
En 1896, une autre sœur converse les rejoint, Marie Piquemal :
Marie "Lorette" Laffont apparaît encore dans le recensement de 1901 :
Ensuite Marie « Lorette » disparaît des recensements de « l'école » puisqu'elle a demandé à être « réduite à l'état laïc » selon la formule consacrée. Que devient-elle ?
Elle n'apparaît plus dans le recensement de La Croix Falgarde, même seule.
C'est encore en 3Q, que nous trouvons la réponse, à la succession de Magdeleine Loubet del Bayle, sa mère, en 1905 :
« Marie Laffont, ex religieuse, demeurant à Fargase, Haute Garonne »
Elle a 33 ans, que fait-elle ? Comment gagne-t-elle sa vie ?
Sauf qu'aucune localité de Haute Garonne ne porte ce nom et j'ai essayé toutes les graphies approchantes ; rien, nada ! Erreur de département ? Allons voir dans les Hautes Pyrénées ? Sauf que là non plus y'a pas !! Son frère François réside à Bernay et non à Berné comme indiqué ! Mais comment retrouver une localité mal orthographiée ?
Tante Lorette repart dans l'ombre ! pour l'instant...
Ensuite, je sais qu'elle est venue à Bernay chez son frère François, un long voyage à l'époque et qu'elle a connu ma tante et ma mère ainsi que leurs cousins germains Pierre et Jean. Elle rappelle d'ailleurs ces séjours des jours heureux dans sa dernière lettre.
A découvrir aussi
- Dangereuse montagne : un hameau sinistré
- Pauvre commune du Port
- L'hiver est là, guérissez les maux de saison
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 245 autres membres