Tante Rose
La voilà enfin, la fameuse « Rose de la famille Laffont », fidèle au dicton familial, elle m'aura fait bien des misères pour la trouver !
Sa « notoriété » négative dans la famille vient d'un anathème que ma grand-mère Marguerite lançait contre quiconque osait s'opposer aux décisions des Anciens : « Tu es pire que la Rose de la famille Laffont et l'Augustine de la famille Grandin, tu ferais battre des montagnes ! »
L'ai-je entendu ce dictat de la grand-mère durant mon enfance ! Il tombait comme un couperet pour mettre fin à toute contestation possible dans le cadre « feutré » d'une famille, qui, récemment sortie de la condition paysanne, se voulait « petite bourgeoise ». Les « Vieux » commandaient en ce temps-là, et mes grands-parents ne s'en privaient pas !!
Rose Laffont del Cardaÿre est une sœur de François, mon AGP, mais bien sûr, sur l'Etat civil elle ne se prénomme pas Rose mais Marie !! Ce sont les « joies » des prénoms intimes en Ariège (Tante Lorette, autre sœur, s'appelle, elle aussi, officiellement Marie...) Enfin ! voici les deux Marie dont je désespérais retrouver la trace ...
Elle est née le 9 Octobre 1863 à Boussenac et épouse Jean-Baptiste Ané dit Victorin ( prénom de son père), le 21 Février 1897 à Saint Girons, il est cocher puis facteur des postes. Il est veuf sans enfant semble-t-il.
Mais d'où vient-il comme diraient les Anciens ? Ané n'est pas un patronyme des vallées de Massat, d'Oust ou de Riverenert, il a migré vers Saint-Girons.
Voici son acte de mariage : son père est d'Arbas, là, oui, des Ané, il y en a pléthore et sa mère de Sentein (vallée de Biros)! Jean-Baptiste naît à Sentein le 29 Avril 1859.
Tiens, bizarre, chez sa mère (pas à Arbas) son père se serait-il « marié gendre » ? (je commence à prendre les raisonnements couserannais...)
Ils n'auront qu'une fille Léa Rosa, intelligente, vive et pleine de joie de vivre (d'après ses correspondances) mais décédée à 28 ans. (cf Généalogie et cartes postales : la cousine Léa)
Alors, d'où peut bien venir la réputation sulfureuse de la Tante Rose ?
Suivons un adage normand (ariégeois peut-être aussi) la famille se fâche aux successions et se raccommode aux baptêmes ou aux communions (ce qui n'efface pas les rancoeurs...)
Allons donc voir dans la succession de Mathieu Laffont puisqu'il est père de cette fratrie.
C'est effectivement Rose qui déclare la succession de son père en 1897, sa sœur Lorette est encore religieuse, son frère François est en Normandie, sa sœur Jeanne, mère de Mathieu Faux est décédée, mais son autre sœur Célestine (Tante Céline) est sur place et elle n'a pas d'enfant. Rose semble prendre « les choses en main »...
"Laffont Mathieu ancien cantonnier, demeurant à Riverenert y est décédéà l'âge de 71 le 18 Mars dernier [1897], à la survivance de Madeleine Loubet, sa veuve, comparante, et laissant pour héritiers : Marie dite Rose, épouse du sieur Ané, l'un des comparants..." (AD 09 série 3Q)
Au décès de Magdeleine Loubet del Bayle, sa mère, le même scénario se reproduit : Rose s'occupe de la succession... sans doute pas à son désavantage!!
Dans le partage, que se passe-t-il ? Hélas, il est difficile de le savoir, le notaire de Saint-Girons n'ayant pas versé ses archives aux AD...(j'ai fait une demande, aurais-je un résultat?)
Reste à trouver l'Augustine de la famille Grandin, dans la série 3Q, elle aussi ? La même démarche pourrait porter ses fruits et ainsi nous aurions fait le tour des « pingres » !!! Seulement "l'Augustine" est de la Manche et ce n'est pas vraiment tout près de chez moi; de plus, les AD de Saint-Lô ont été gravement sinistrées par la dernière guerre ...
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