La vie quotidienne en 1848 (suite de l'enquête)
Les maisons sont ainsi décrites « une petite maison basse couverte de chaume, leur lit, un grabat de paille un peu élevé au-dessus du sol ou bien un grenier à foin. » C’est, en effet, l’impression de dénuement que l’on retrouve dans les rares inventaires après décès (les biens du défunt restant la plupart du temps en indivis, les cadets n’ont droit qu’à la portion congrue et à l’hébergement s’ils restent à l’oustal).
« Ceux de la ville sont mieux abrités » Nulle part dans l’enquête, il n’est fait mention de l’insalubrité des maisons (en ville comme à la campagne) et pourtant, lors de l’épidémie de choléra de 1854, les médecins s’accordent à souligner que c’est un des facteurs qui a favorisé la propagation de la maladie avec la promiscuité.
Cette situation étant générale dans les vallées et nul n’étant mieux loti que son voisin (excepté les notables bien sûr), ces « conditions médiocres » suivant la réponse d’Oust paraissent normales…
Sur le plan de la nourriture, par contre, on signale que « en général, la condition des ouvriers est précaire sous tous les rapports. Les pommes de terre sont à peu près l’unique aliment de la plupart d’entre eux ; trop heureux encore lorsque le produit de la récolte est assez considérable pour durer toute l’année… ». La maladie de la pomme de terre est encore présent dans les mémoires et la période de « la soudure » est récurrent : « Lorsqu’il n’en est pas ainsi, ils se nourrissent de maïs qu’ils achètent pendant les derniers mois voisins de la nouvelle récolte. » Même en termes choisis, on sent que le spectre de la disette, voire de la famine est continuellement présent dans les vallées.
La garde robe n’est guère plus riche que la table « habillés d’étoffes faites au pays » (Oust) « Les vêtements sont d’un drap grossier pour l’hiver et en toile de fil ou coton pour l’été …L’ouvrier de la ville est passablement vêtu en général. »
Les conditions de vie semblent identiques pour tous, proches, toutes, de la pauvreté ; pourtant la réponse d’Oust signale que « les menuisiers et les forgerons sont les plus aisés et ceux que l’indigence frappe le plus souvent sont les terrassiers. »
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