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Eviter le médecin

Journal de l'Ariège.PNG
(Le Journal de l'Ariège)

 

Ce journaliste a bien analysé la situation ! En effet, le médecin coûte cher et doit être payé en numéraire, alors on l'appelle ou plutôt on va le chercher lorsque tous les autres praticiens, tous les autres remèdes, toutes les prières et pèlerinages n'ont pas produit l'effet escompté C'est à dire que le malade est souvent à la dernière extrémité...

De plus il faut bien dire que la médecine du début du XIX° n'était pas comparable à celle que nous connaissons ! Mais alors pourquoi mander un médecin ? Je pense que c'est juste pour l'image de la famille : pour que personne ne puisse dire que les descendants n'ont pas tout fait pour sauver le malade Il s'agit juste d'éviter le « qu'en dira-t-on »...

 

Alors quelles thérapies étaient appliquées au malade ou au blessé avant ? Tout d'abord la pharmacopée familiale et traditionnelle à base de plantes sous diverses formes : badigeons, tisanes etc... Pour prendre quelques exemples : les plaies infectées des pétales de fleur de lys macérées dans un alcool fort sont souverains, les toux ne résistent pas aux infusions de thym ou de mauve et les maux de dents sont vaincus par des inhalations de jusquiame (« le mal tombe dans la casserole ») mais ce sont des problèmes bénins. Voici d'autres remèdes sous forme de proverbes :

 herbes et tisanes dans médecine populaire en ariège.PNG

 

Pour des cas plus difficiles, des fractures par exemple il faut faire appel à un rebouteur qui a un avantage sur le médecin, il accepte les paiements en nature !

Et puis, il y a aussi le guérisseur pour toutes les pathologies non identifiées (qui peut-être ne l'auraient pas été non plus par le médecin...)

Enfin si rien n'a amélioré l'état du malade, il reste les prières et le pèlerinage vers un saint thaumaturge

Jusque là, les soins divers et variés coûtent au plus un poulet et quelques œufs ou quelques piécettes si on a recours à un tiers pour péleriner.

Ce n'est qu'après ces échecs qu'on envisage d'avoir recours au médecin...Une toux bénigne aura cédé aux tisanes mais pas une tuberculose, une infection dentaire pourra se propager même si la jusquiame a atténué la douleur !

Le médecin arrive et prescrit des remèdes qui ne feront que rarement miracles mais qui se retrouvent en frais dans les testaments ... ou provoquent des comparutions devant la Justice de Paix car, une fois "guéri" ou soulagé de ses douleurs le patient oublie fréquemment de régler les honoraires du praticien (médecin, chirurgien ou officier de santé) 

 

 Ainsi en 1816 Jean Massat Nauil reçoit la visite d'un huissier, le 22 Avril, car il a omis de régler Jean Michel Pagès, chirurgien juré et patenté de Massat...Le 26, il comparait devant le Juge de Paix :

 

dette au chir.PNG

« à le faire condamner à lui payer la somme de 126 francs qu'il lui doit pour le montant des peines, soins, médicaments et pansements faits à une fille dudit cité qui avait reçu un coup d'arme à feu à la jambe gauche par l'effet duquel les muscles jumeaux avaient été emportés le 26 du mois de Février dernier, sans préjudice au requérant d'autres actions à intenter le cas échéant, avec frais, requis de signer a signé... »

 

 Mais nous parlons d'avoir recours aux soignants, quelle était la « couverture médicale » ,  comme on dit de nos jours, de la vallée enclavée de Massat au XIX° siècle ? Et comment pouvons-nous la connaître ? cf Médecine des pauvres et B comme Barbier chirurgien, officiers de santé et médecins (Challenge 2019)



01/11/2023
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