Deux cochons et un garde
La Justice de Paix foisonne de récits passionnants sur la vie de nos ancêtres et certains mériteraient de devenir des contes pour enfants...
Par un matin frisquet de l'hiver 1828, Le cochon de Jean Laffont Parrat retrouva son compère appartenant à Marie Piquemal Lagorre et ils partirent se promener dans les champs du hameau des Eychards où se trouvaient leurs soues respectives Mais, c'est bien connu, les cochons n'entendent rien aux mystères du cadastre aussi choisirent-ils comme lieu de promenade le champ labouré d'Elie Piquemal Moulat
Groin au sol en quête d'une manne quelconque, ils ne virent pas Joseph Subra Callat, le garde champêtre qui, de son côté, arpentait les chemins de la commune de Boussenac et même s'ils l'avaient vu, ils n'auraient pas pressenti le danger !
Or, le garde vit « deux cochons qui vaguaient sans garde » et dressa aussitôt un procès verbal pour ce délit porçin.
Le 25 Février tous (sauf les cochons qui, entre temps avaient peut-être eu une vie abrégée et rejoint le saloir) se retrouvèrent devant Maitre Espaignac le juge de Paix.
Le propriétaire du champ qui ne semble pas s'être plaint de l'intrusion des cochons toucha des dommages et intérêts qu'il ne savait pas évaluer
« Elie Piquemal Moulat, ici présent, demande à titre de dommages et intérêts, la somme qu'il nous plaira de fixer »
Les propriétaires des cochons durent en plus s'acquitter d'une amende pour divagation d'animaux et régler les frais de procédure
« Nous juge de Paix d'après les conclusionsdu Ministère public et l'art 491 du code pénal avons condamné et condamnonsJean Laffont Parrat et Marie Piquemal Lagorre veuve de Jean Laffont del Cardaÿrz dit le Bellet à un franc chacund'amende et à un franc chacun de dommages et intérêts envers Elie Piquemal Moulat ainsi qu'aux frais liquidés à cinq fransc trente cinq centimes y compris ceux de la présente minute
ainsi jugé et prononcé par nous juge de Paix signé Espaignac »
Nul doute que les jambons durent avoir un goût moins délicat après cette dépense inattendue
Moralité du conte : il ne faut jamais divaguer dans les champs sans adulte !!!
Le garde champêtre de Massat fait moins de zèle puisque les habitants se plaignent que les animaux domestiques divaguent dans le cimetière sans respect pour cette terre consacrée cf malheureux même au cimetière
Je n'ai trouvé aucune mention de jugement pour les cochons du cimetière !
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