G comme Grenier
J'avais 16 ans quand mes parents ont quitté la Normandie pour le Languedoc où ils avaient acheté un Mas à rénover. Notre déménagement fut donc stocké dans la plus grande pièce de la maison et la cave pour permettre la rénovation des autres pièces. Après 9 mois en location, nous intégrâmes le Mas et les cartons furent déballés en fonction de leur utilité immédiate (les archives et souvenirs de ma branche paternelle, sauf exceptions, ne quittèrent pas leurs cartons)
Mes grands-parents maternels disparurent en 1972 pour Marguerite Laffont del Cardaÿre et l'année suivante pour Léon Lefèvre , soit 8 et 9 ans après notre arrivée. La Mairie de Bernay décida de préempter leur maison pour la démolir et faire un carrefour (toujours pas réalisé à ce jour!!) Il fallait , comme on dit « sauver les meubles » ! Un camion partit donc vers le Sud, un autre vers l'Angleterre où vivaient ma tante et mes cousins...Les meubles et souvenirs rejoignirent les cartons du grenier.
A la disparition de mon oncle et parrain René, une nouvelle livraison de souvenirs, à mon départ en Nouvelle Calédonie, j'ajoutai quelques babioles et des dizaines de cartons de livres... Puis, il fallut louer la maison à la disparition de mes parents donc la « débarrasser » et louer en condamnant le grenier !!!
A ma retraite, retour au Mas et une urgence : trier cette pièce pour retrouver des trésors généalogiques que je savais y être enfouis et ne pas laisser mes enfants face à ce « mille feuilles » de souvenirs.
Pour moi, un choc émotionnel à chaque objet, je connaissais leur histoire, leur emplacement chez mes ancêtres, les soins dont ils avaient été l'objet...Et puis, à chaque tri, des récompenses multiples ! Il faut comprendre que pour moi le service de table à décor doré de Mémé a moins de valeur que le gros portefeuille avachi de François contenant une partie de la la correspondance de la famille Laffont ! Ou celui de mon AGP Albert Lefèvre
(Ici une partie de la correspondance de la famille Laffont del Cardaÿre)
Les centaines de CPA retrouvées et leurs textes me sont plus précieuses que les nappes brodées
Elles étaient souvent mêlés avec des documents officiels (carte d'identité, permis de conduire, cartes d'électeur) parfois même des ordonnances médicales
(Permis de conduire les engins à pétrole, carte d'identité et carnet donné aux clients par l'Epicerie de mon AGP Albert Lefèvre ; à droite, enveloppe adressée à François Laffont et extrait de naissance de Marguerite Laffont ma GM)
des cahiers de mon Père
(Les notes comme les dessins sont à la plume...)
et des plaquettes d'écoles
(Plaquette de l'Ecole de Saint Cyr Coëtquidan promotion 1937-38 photo de mon père et dédicaces des autres élèves parmi lesquels un certain Pierre Messmer !)
Des photos par centaines mais très peu sont légendées
Et enfin des souvenirs plus fragiles et plus encombrants (ayant survécus par miracle à un éventuel écrasement dont je vous parlerai bientôt (O comme Objets) des livres aussi.
Bon, c'est l'abondance, reste à faire disparaître les boites à chaussures ou à biscuit qui les contenaient : classer, conditionner et exploiter cette manne et ce n'est pas une mince affaire !
Une vie même de retraitée ne suffira pas à faire revivre les témoignages de dizaines de vies !
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