Le bagnard du Port 1
Au détour d'un registre d'état civil, j'ai trouvé la transcription de son décès au bagne de Cayenne... Son patronyme ne m'était pas inconnu et figure bien dans ma base avec le petit carré au centre jaune qui indique les ascendants directs : une Rivère Loussailh est la belle mère d'Arnaud Auriac Coupet qui m'a fourni matière à plusieurs billets.
Bien, voici Joseph tel que l'ai rencontré :
"Aujourd'hui premier Août 1869 à 9 heures du matin ... sont comparus le sieur Girandeau Ernest Henri, âgé de 34 ans, surveillant de 2° classe aux établissements pénitentiaires et le sieur Grossetête Philippe Léonard, âgé de 39 ans, surveillant de 2° classe aux mêmes établissements ; tous deux domiciliés à Saint Laurent du Maroni ; lesquels nous ont déclaré que le sieur Rivère Joseph dit Loussail, âgé de 38 ans environ, ayant exercé la profession de cultivateur, domicilié à Saint Laurent [contre son gré, sans aucun doute !], né à Port, arrondissement de Saint Girons, département de l'Ariège, fils de Joseph et d'Elisabeth Loubet, époux d'Isabelle Loubet, seuls renseignements que nous ayons pu recueillir, est décédé hier 31 Juillet à une heure de relevée à Saint Laurent du Maroni Guyane Française ..."
Et voilà, il n'en faut pas plus pour que je me lance à sa recherche ! Je ne suis pas organisée dans mes études généalogiques, le moindre fait sortant de l'ordinaire me fait dévier de ma trajectoire ! Pour ma défense, il faut souligner que si l'on trouve quelques procès pour coups et blessures, contrebande, testament dévoré ou désertion, les bagnards ne sont pas légion dans la vallée de Massat.
Qui est cet homme ? Quel crime a-t-il commis ? Qu'est devenu son épouse? A-t-il des enfants ? et si possible quelle image a-t-on de lui dans la vallée ?
Retrouvons sa naissance à Massat puisque la commune du Port, comme celle de Biert, ne furent crées qu'en 1851 par partition de Massat, commune trop étendue et trop peuplée.
Le 28 Mai 1856, à 25 ans, il établit son contrat de mariage avec Elizabeth Loubet Sartrou, qui lui amène, en dot, sa part de la succession de son défunt père et à laquelle Joseph promet un quart des biens de son père. Le jeune couple convolera le 28 Novembre suivant, et bien tôt nait Barthélémy, le 24 Février suivant, conçu sans doute après le passage chez le Notaire sans attendre la bénédiction du curé... La situation n'est pas exceptionnelle mais prendra de l'importance dans la suite des événements.
Le 25 Février, le nouveau né décède, là encore une situation malheureusement fréquente et rien, dans son acte de décès ne laisse entrevoir le moindre doute... La commune du Port semble, en effet, connaitre une forte mortalité infantile : en 1856 sur 65 décès 6 enfants morts nés, 8 nourrissons de moins de 15 jours et 17 enfants de moins de 6 ans ; en 1857 sur 76 décès 8 morts nés, 9 nourrissons et 21 jeunes enfants ; en 1858 sur 56 décès 9 morts nés, 1 nourrisson et 13 enfants en bas-âge, soit près de 40% des disparitions chaque année.
Alors pourquoi la vie de Joseph va-t-elle basculer après le décès de son fils ?
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