Mais où sont les tombes d'antan ?
Marchons-nous (roulons-nous) sur des tombes ?
Initialement le cimetière était autour de l'église, les plus riches étant enterrés au sein d'icelle ( c'est bien pratique ce mot et plus agréable que « de celle ci »), moyennant dons et legs bien entendu .
Le village ou le bourg s'agrandit autour du centre religieux et donc, à terme, le cimetière se retrouve en plein centre ville ce qui n'est pas le plus sécurisant au moment des grandes épidémies de peste ! En effet, faute de fossoyeurs, les tombes, s 'il y en avait, étaient peu profondes, creusées et refermées à la va vite , encore plus dans l'église elle même ; elles étaient dangereuses pour les survivants
Et pourtant le cimetière n'était pas désert, les animaux y venaient paître pour l'entretenir, les humains pouvaient aussi s'y rassembler ; à Paris, le cimetière des Saints Innocents était même un lieu de vie très animé, pas par la meilleure société, je vous l'accorde !
Mais que sont devenues ces tombes anciennes lors du transfert des cimetières vers la périphérie des villes ? J'ai été longtemps persuadée qu'elles avaient fait l'objet d'une translation vers un ossuaire tel que les catacombes à Paris
(Ici Wikipedia mais aussi Guide de Paris mystérieux ou Connaissance du vieux Paris ; aïe! je viens de prendre conscience qu'ayant vécu à Paris durant 5 ans pour le boulot, j'ai eu le reflexe de découvrir les lieux chargés d'histoire et de légende...est-ce un toc, docteur? ou juste de la curiosité saine )
Seulement je doute de plus en plus que ces translations aient eu lieu partout : les Anglais ont retrouvé un de leurs rois sous un parking et pas le moins connu : Richard III, un personnage de Shakespeare avec une réplique fameuse "Un cheval, mon Royaume pour un cheval !" Il fut retrouvé à Leceister en 2012, ça fait désordre ...
(Merci à Francis qui connaît et partage mes "manies")
et, en France nous ne sommes pas mieux lotis puisque les fouilles d'archéologie préventive viennent de localiser un haut dignitaire à Autun : Nicolas Rolin (1376-1462) le fondateur des Hospices de Beaune et conseiller du Duc de Bourgogne
Même les saints hommes peuvent être difficiles à localiser cf l'évêque est dans le mur à Saint Lizier
Si on réussit à « perdre » un roi, ne nous faisons pas d'illusions pour nos ancêtres paysans pauvres
Voici un plan cadastral du Port :
on voit bien les petites croix indiquant le cimetière ...depuis c'est un parking...
Si à Massat, au Rieuprégon et à Mourès les cimetières sont encore autour de l'église qu'en est-il de celui de Biert, un peu éloigné. Est-ce l'ancien cimetière ou un nouveau ? Il faut dire que l'Arac a parfois de grosses colères printanières qui inonde copieusement ses berges et même l'église !
A Bernay , ma ville de naissance en Normandie, il semble bien que le cimetière le plus ancien se situait à proximité du plus vieil édifice religieux de la ville : l'Abbatiale datant du XI° siècle
(L'Eveil Normand du 16-8-2016)
Décidemment, il semble compliqué d'avoir une « dernière demeure » de 4m2 pérenne ! D'autant que la législation des cimetières est un casse tête et que les concessions même « perpétuelles » ne sont pas considérées comme un bien immobilier et jamais transmises par testament (à ma connaissance) Elles n'apparaissent pas non plus dans les successions !
J'ai découvert tout cela en cherchant les cimetières des Petchets dont certains sont encore (pour moi) des « cold case » et cela m'étonne, je croyais nos ancêtres plus vigilants dans ce domaine !
Rassurez-vous, pour moi, le plus tard tard possible, j'irai rejoindre mon AGP François Laffont del Cardaÿre, à Bernay cf une grand-mère bi culturée ?
Dernière information en date du 12 Décembre 2020 qui confirme cette manie de transformer les cimetières anciens en parking :
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