aujols-Laffont

Nos ancêtres ont plus souvent recours au Notaire que nous, même les plus démunis établissent un contrat de mariage et heureusement pour le généalogiste...car les curés de la vallée établissent souvent des actes de mariage sans filiation !

Le Notaire est donc un personnage important dans les vallées, il est lettré et souvent riche. Homme de loi, il peut être aussi avocat ou juge au Parlement :

« L'an 1823 et le troisième jour du mois de Mars, avant midi, au quartier des Arils commune de Boussenac arrondissement de Saint-Girons, département de l'Ariège, par devant nous André Jean Marie Espaignac avocat-notaire royal à la résidence de Massat soussigné... »

Combien sont-ils dans la vallée de Massat ? Un registre en 8U14 commencé en 1806, nous livre un tableau nominatif des notaires de l'arrondissement de Saint-Girons (je vous rassure dans les inventaires de la salle de lecture, il existe un répertoire des notaires indiquant leurs dates d'activité) :

2 études à Massat, 1 à Soulan et Aleu

20 ans plus tard, l'étude d'Aleu a disparu :

Le tableau nous indique en plus la date de prestation de serment et la date de nomination, Maître Espaignac nommé le 24 Ventôse de l'an XII est toujours là et le premier Maître Galy Gasparrou est nommé en 1822, ses descendants reprendront l'étude jusqu'au XX° siècle, ils seront aussi Maire et député.

Si Maître Espaignac est notaire « notaire royal » en 1823 sous l'Empire, il s'est défini comme « notaire impérial »,  l'adjectif change au gré des Régimes ainsi M° Galy Gasparrou se dit « notaire public » en 1862

Contre toute attente, il s'avère, au moins dans les vallées du Couserans, que cette charge ne soit pas de tout repos ! Certes, il gagne très bien sa vie, me direz-vous sans trop se fatiguer !

Pas si évident ! Si les contrats de mariages et les ventes se passent dans son étude, de même que les testaments de conscrits « partant pour les armées » de la République ou de l'Empire, il y a beaucoup d'imprévoyants, de superstitieux ou de malheureux qui veulent dicter ou révoquer leur testament établi précédemment

Comme il est écrit que nous ne saurons jamais « ni le jour ni l'heure », le trépas ne prévient pas ! Alors, en cas de maladie grave qui se prolonge on appelle le Notaire et le curé à toute heure du jour ou de la nuit, quelque soit la météo... Donc qu'il neige, pleuve ou vente ; le Notaire se déplace et dans toute la vallée  !! Ainsi M° Galy Gasparrou se rend le 10 Janvier 1828 à 20 heures au Fourgarol au chevet d'Arnaud Auriac Coupet qui souhaite changer ses dispositions testamentaires  Famille Auriac Coupet

Nous l'avons vu aussi dans Où testent nos ancêtres ?

Le Notaire a prêté serment et s'il ne se montre pas intègre, les sanctions sont lourdes :

Un Notaire condamné aux travaux forcés