La période révolutionnaire dans la vallée
Quel impact a eu ce bouleversement politique et social dans la vallée de Massat ? Nous avons vu que les rapports entre les "Seigneurs" et les habitants étaient depuis "des temps immémoriaux" codifiés par des chartes et que finalement les Massatois n'étaient pas trop "asservis" ; d'ailleurs aucun ci-devant ne résidait sur place...
Et la vallée semble avoir plus ou moins ignoré la Révolution dans le quotidien. Ainsi le Maire ou son adjoint peinent à prendre de nouvelles habitudes, en l'an V, il indique toujours les dates en "vieux style" :
"Aujourd'hui 17° jour du mois d'Août 1797 an cinquième de la République française à 7h du matin par devant moi Michel Degeilh, membre du conseil général de l'administration municipale de la commune de Massat élu pour rédiger les actes .."
Que dire du reste de la population ! Se rendre à l'église est une démarche ancestrale pour les événements majeurs de la vie, mais se rendre en plus (avant ou après) à la Mairie, Est-ce bien utile ? D'autant qu'aucune commune de la vallée n'a une "Maison commune" donc pas de Mairie et qu'il doit falloir courir après le Maire ou un adjoint, qui n'ont, comme leurs administrés, pas que cela à faire et qui doivent être aux champs !
Toujours Michel Degeilh nous précise être chargé de la rédaction des actes de naissance, mariage et décès et que les comparants viennent "en mon domicile (faute de maison commune) pour contracter mariage..."
Comment s'étonner, dans ces conditions, que la plupart des habitants aient préféré s'en tenir aux manières ancestrales : se rendre à l'église et ignorer une déclaration civile dans un lieu qui n'existe pas... face à un de leur congénère qui, s'il sait écrire, vit comme eux et n'a pas le prestige du prêtre...
Cette négligence aidera les futurs conscrits et alimentera les tribunaux de Justice de Paix lorsque ces "nouveaux-nés" non déclarés voudront se marier : la série U en regorge !
Un des seuls sujets d'achoppement sera le serment des prêtres que certains ne voulurent pas le prêter. Recherchés sous la Terreur, la population les cacha, et certains refusèrent même les sacrements donnés par les "jureurs". Finalement, cette situation aboutit au schisme des Puristes ou de la Petite Eglise après le Concordat.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 245 autres membres