P comme Porte-bonheur
Nous avons vu le refus quasi unanime de la conscription sous le Premier Empire ; l'aversion ariégeoise pour le recrutement militaire n'est pas éteinte au milieu du XIX° siècle et refait surface sous Napoléon III. Seulement, les parents ont pris l'habitude de déclarer les naissances et, de ce fait, il est moins aisé d'échapper à la conscription . Des assurances promettent d'éviter le départ du jeune homme en lui trouvant un remplaçant, mais ce n'est pas gratuit et souvent hors de prix pour nos "mountagnols".
Alors apparaît une autre recette pour tirer un bon numéro, elle est pour le moins empirique et nous ne savons pas combien de conscrits l'ont employée, mais elle est gratuite !
( L'Ariégeois du 2 Février 1867)
Ce journal ne manque pas une occasion pour se gausser de la crédulité des campagnards. Mais, ces pratiques superstitieuses prouvent aussi que tout est bon pour éviter le départ "aux armées". Nous ne saurons jamais combien de conscrits furent persuadés d'avoir tiré un gros numéro, exemptant du service armé, grâce à ce gri-gri....
Auparavant, sans le secours de cette panacée, on usait d'un moyen plus radical : la mutilation d'une phalange de l'index droit, ce qui empêchait de tirer au fusil mais ces amputations volontaires finirent par être reconnues par les autorités... Le résultat ne fut pas meilleur ou pire que celui de l'amulette !
(L'Ariégeois du 2 Juillet 1853)
( L'Ariégeois du 19 Avril 1856)
Certes, les jeunes futurs soldats ont écopé d'un mois ou deux de prison mais ils ont échappé aux régiments de ligne ; ils ont été expédiés dans des compagnies de pionniers, disciplinaires qui plus est ! Etait-ce un bon calcul ?
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