aujols-Laffont

Petite pause culinaire

 

Les événements liés à la séparation de l'Eglise et de l'Etat (inventaires, presbytères, rémunération des prêtres ou fermetures des établissements d'enseignement) vont encore nous occuper pendant quelques articles ! La rupture du Concordat est un tsunami et tout doit être réorganisé des deux côtés... sans trop de vagues.

 

Alors faisons une pause avec les livres de cuisine de mes grands mères : Marguerite Laffont et Renée Moraux (branche paternelle champenoise et picarde)

livre Marguerite .png
édition livre Marguerite.png
 

Celui de Marguerite présente plutôt de la cuisine de la petite bourgeoisie ce que nous appelons de nos jours de la « cuisine de terroir » quoique les menus nous semblent bien copieux de nos jours

 exemple de menu livre Marguerite.png

On y trouve en plus des conseils médicaux qui risquent de ne pas être simples à suivre avec de tels menus …

 

exemple indication médicale.png
 

Et Mémé a ajouté de sa main, je reconnais bien son écriture, certaines recommandations :

 

additif maison de Marguerite.png
 

 

Mais ce qui m'interpelle, ce sont les menus pantagruéliques proposés à l'époque et que nous retrouverons dans le livre de Renée Moraux

 

 

livre de Renée Moraux.png
 

Rien que la couverture du livre et la qualité du papier nous indique un niveau de vie supérieur, réel ? Ou un projet à atteindre ? En tout cas, les Moraux se sont toujours défini et ont agi comme des nantis, un besoin de paraître sans doute et même le livre de cuisine l'atteste !

menu de banquets livre Renée.png

 

 

Là, il semble que ce soit des idées de menus quotidiens et non plus des banquets !

 

menus quotidiens déjeuner.png

menus quotidiens diners.png
 

 Franchement je doute que mes ancêtres, même les Moraux soient capables d'ingurgiter ces menus quotidiennement ! Je sais que mon grand-père Moraux était « une force de la nature » comme on disait, capable de nager 5 km en mer, de passer en apnée sous 5 péniches chargées (ce qui oblige à plonger plus profond) et de porter 5 sacs de ciment sur une passerelle de chargement de péniche, ce qui donne 150 Kg (2 sous chaque bras et un sur la tête) !

Tout cela ressemble bien à des légendes familiales non démontrées mais il se peut qu'il ait eu un solide appétit pour accomplir ces exploits Un peu trop solide, peut-être puisqu'il est décédé encore « dans la force de l'âge » soit en refaisant ses concours avec ses employés dockers sous les péniches, une hydrocution, une apoplexie, soit que sa mort soit due à un suicide (les finances battaient de l'aile). Il s'est noyé dans la Marne, triste destin pour un si bon nageur.

Pépé et Mémé Moraux réduite.png

 

Pardon, je me suis laissée distraire de nos banquets ! Pour Mémé Renée, je ne l'ai pas connue non plus, donc je ne peux pas juger de son mode de vie mais elle semble bien mince pour pouvoir face à tant de mets !

 

Pour Marguerite, les menus « compliqués » étaient réservés aux fêtes (Noël, Premier de l'An etc...) Le Dimanche c'était tout simplement un poulet rôti dont elle ne manquait pas d'indiquer le prix au marché à mon grand-père, pour lui rappeler que les subsides qu'il lui donnait pour la nourriture ne suffisaient pas à assurer ce train de vie !

 

C'est tout de même un bonheur de retrouver ces livres ; je les crois venant de mes grands-mères mais je ne sais pas si elles ne les ont pas hérités elles-mêmes

Ils rescellent des dizaines de trucs, ignorés de nos jours, pour la cuisine traditionnelle, les conserves et l'amélioration des mets.

 

 



20/05/2023
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