aujols-Laffont

R comme Recensements

Outil prisé du généalogiste, instantané d'une famille et de ses membres ; eh bien, en Ariège, il n'est pas question d'y songer avant 1906 et pour la vallée de Massat 1911 ! Ils ont été détruits ou perdus, bref aucune liste nominative du XIX° siècle et pourtant, cela m'aurait été d'un grand secours pour "démêler" les mariages des multiples Jean Laffont et Piquemal Jeanne ou Marie et leur descendance mais rien. Ne subsistent que les états récapitulatifs et les relevés numériques. Je ne nie en rien leur intérêt, voici celui de l'an XII pour le canton : 


  etat récap an XII.PNG

 

 Pour qui veut étudier l'évolution de la population ou le nombre de conscrits par commune et leurs affectations, c'est passionnant mais pas en cas d'imbroglio généalogique... 

Or, ma quête était de déterminer les hameaux d'origine et de résidence après mariage de mes ancêtres, ce qui n'est pas toujours indiqué dans les actes, et essayer de faire une répartition géographique des noms les plus fréquents : les Jean Piquemal Barou, qu'on trouve à la pelle, n'habitent pas tous aux Barous  (hameau de moins de 10 maisons). Comme nous disait Madame veuve Piquemal Barou en montrant tous les hameaux alentour "il y en a partout".

Reste la chance et elle me sourit souvent pour dénicher des anecdotes à vous conter. Là encore, j'ai eu plusieurs bonnes surprises dans les minutes notariales, par exemple. Suite aux usurpations de terres, nous trouvons des déclarations d'habitants* qui reconnaissent, devant Notaire, avoir "gratté" quelques ares pour arrondir leur patrimoine. Elles existent pour les hameaux de Massat en 1834 :

 

listes habitants pour R challenge.PNG

 

Je ne vous en reproduit qu'un extrait, la liste complète fait deux pages et concerne le quartier d'Arac, elle a été établie le 13 Février 1834 devant Maître Galy Gasparrou. Ne rêvons pas, nous n'avons que les chefs de famille et peut-être pas tous, il se peut que, par extraordinaire, un paysan n'ait pas usurpé de terres ou ne veuille pas le déclarer... Un acte du 18, complète celui-ci, en rassemblant les deux, on peut penser que nous avons 80 à 90% des habitants du hameau. Cela ne vaut pas une belle liste nominative de recensement mais il faut faire "contre mauvaise fortune, bon cœur", c'est mieux que rien ! Par contre, ces listes indiquent des liens  de parenté ou des filiation "fils de feu", "gendre de" ou même "ces trois derniers, héritiers de Pierre". Le Notaire "du cru" sait qu'il est important d'identifier précisément la personne et multiplie les renseignements en cas d'homonymie.

 

D'autres listes apparaissent dans des circonstances moins "délictuelles", des dons en faveur de la construction d'une église ou de sa restauration. Par exemple, ici, l'église de Mourès, dans le col du Saraillé :

 

église Mourès 15-3-1843.PNG

 

Il est évident que nous n'avons, dans ce cas, que les nantis de la commune, mais cette information aussi est bonne à mettre en mémoire...

 

 Une autre préoccupation majeure dans les hameaux, celle de l'alimentation en eau se fait jour au milieu du XIX° siècle, là aussi, les habitants se groupent et vont chez le Notaire, encore des listes exploitables. Certes, elles ne sont pas exhaustives, le vieux "rochon" du coin a pu ne pas participer, mais elles ont le mérite d'exister et de nous donner le nom des chefs de famille, épris de progrès, espérant voir la construction d'un lavoir, d'un abreuvoir ou d'une fontaine (souvent des trois associés).

 

* Pour les lecteurs qui auraient des ancêtres dans la vallée de Massat, je pense avoir photographié toutes les listes disponibles chez les deux Notaires de Massat. Je peux les envoyer par mail ou photocopies.

Il y a eu un Notaire à Soulan et je n'ai pas encore dépouillé systématiquement ses minutes, ça viendra...   



21/06/2016
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