aujols-Laffont

Les congrégations ont « déménagé » , il n'y a presque plus d'écoles religieuses et maintenant reste à séparer l'Etat des différents cultes car les catholiques ne sont pas les seuls concernés : les protestants, les juifs et les orthodoxes , qui, à la faveur de la révolution russe, vont bientôt affluer ; tous sont concernés ! Mais pour « la fille aînée de l'Eglise » ainsi qu'on nomme la France, il faut rompre avec le Concordat de Napoléon I° qui fit des prêtres des fonctionnaires assermentés et rémunérés...

Si la loi est votée, plus de rémunération (sauf à la charge des communes qui le désirent), les édifices de cultes sont propriété de l'Etat tout comme les séminaires et les presbytères (bonne et mauvaise nouvelle puisque c'est l'Etat qui devra les entretenir...) les cimetières sont à la charge des communes.

22-2-1905

Nous savons tous ce qu'est la laïcité, nous la vivons depuis notre naissance mais là où je ne suis pas à l'aise pour vous parler de cette loi entérinée par le Sénat le 7 Décembre 1905 et promulguée le 9

c'est que j'ai du mal à imaginer comment nos ancêtres l'ont reçue, perçue, comprise !

La plupart d'entre eux ne sont pas de grands lettrés et peu lisent la presse ; les femmes en particulier il faut bien le reconnaître ; alors quelle fut l'emprise du clergé sur leurs paroissiens ? Et je ne parle pas que de l'Ariège.

Si bon nombre d'hommes allaient, le Dimanche, à l'estaminet plutôt qu'à l'église, leurs épouses, elles, allaient à la messe et le curé ne devait pas manquer de parler du ravage que causerait cette loi...

Il faut dire que la grande ancêtre de cette république avait osé descendre les cloches des églises pour les fondre et en faire des canons Or, ces cloches étaient baptisées et avaient parrains et marraines comme tout bon chrétien ! Quels sacrilèges imaginerait sa descendante ? On s'attendait donc au pire dans le clan clérical et pour peu que le curé soit pessimiste ou dépressif, nombre de fidèles ont dû entendre des « sermons catastrophes » !

Sans subside et sans logement assuré, le ministre du culte doit s'en remettre à son évêché en espérant qu'il ne soit pas plus pingre que l'Etat !!!

Le parti conservateur encore très influent devait être « vent debout » contre cette loi mais elle est « passée » et il faut « rendre à César ce qui est à César » et faire sienne la devise des Jésuites « perinde ac cadaver » (obéissant comme un cadavre)

Pour avoir son brevet de bon républicain est-il nécessaire d'être résolument anticlérical ? Sans doute pas puisque François (mon AGP) a eu ce sésame de M° Galy Gasparrou pour devenir facteur des postes bien qu'il aille à la messe (peut-être pas tous les Dimanches, il ne faut pas abuser des bonnes choses mais certainement aux fêtes carillonnées)

Bon attisées par certains prêtres, les braises couvent depuis la loi contre les congrégations et la situation peut devenir dangereuse « pour la paix publique » car en 1906 débutent les inventaires des biens des églises !!!