Ariège-Amérique, un lien toujours actuel?
Nul doute que les Ariégeois aient de la mémoire, nul doute que même migrants, ils restent toujours attachés à leur terroir, nul doute que tant qu'il y a des liens familiaux en Ariège, il y aura des échanges de nouvelles entre le migrant et ceux qui sont restés au pays : François Laffont correspond toute sa vie avec ses sœurs et son neveu.
Combien de temps peuvent durer ces relations entre émigrés et famille souche ? Combien de générations avant de se « perdre de vue » ? C'est difficile à dire, tout dépend des uns et des autres, de leur faculté à communiquer et échanger, à s'ouvrir.
Voici un exemple incroyable ; partie faire provision de documents en Ariège et vivre les transhumances, comme à mon habitude j'achète les journaux locaux (La Gazette ariégeoise et le Petit Journal ; L'Ariégeois magazine aussi bien sûr mais c'est un bimestriel)
J'en reste « scotchée » comme on dit maintenant ou ébahie dans l'ancien parler ! Cela suffit à déclencher mon instinct de « chasseur d'histoire » : elle en aurait eu une vie passionnante à raconter Marie Rose Ponsolle, malheureusement tant de ces pionniers n'ont pas laissé de témoignages, elle avait une vie d'émigrante couserannaise à nous faire découvrir !
Certes, elle n'est pas originaire de Massat mais c'est une « voisine » et vous avez dû remarquer que je fais souvent des incursions dans la vallée des montreurs d'ours.
Et puis, comme tous les « petits nouveaux » arrivant d'Ariège, elle cherche du travail (à moins qu'elle n'ait eu de la famille sur place prête à l'accueillir) et elle fréquente la meilleure adresse pour trouver des « pays » et des adresses d'embauche : le « roc d'Ercé » dans Central Park à New York :
Non, je ne blague pas, c'est le point de ralliement de tous les ariégeois, un genre de port d'attache ; j'imagine qu'on y trouve les dernières nouvelles du pays, un genre de « pôle emploi » avant l'heure, des adresses d'hébergement aussi et surtout on peut y parler patois et être compris !!! Tout cela est fortement teinté de communautarisme, mais les Bretons, les Auvergnats, les Normands etc... font de même ; c'est une entraide, pas une volonté de s'isoler !
Il faut s'épauler pour réaliser le « rêve américain » car du courage et de la vaillance, ils en ont tous, ils sont habitués aux rudes travaux et à une vie spartiate, ils sont solides et prêts à tout pour gagner leur vie. Les premiers à fréquenter le roc d'Ercé furent les montreurs d'ours puis d'autres arriveront avec des qualifications différentes.
Comme nous le voyons dans l'histoire de Marie Rose Ponsolle, le Couserans, leur vallée, resteront « leur terre » malgré leur réussite outre Atlantique ; ils y sont attachés, ancrés par leur ADN, viscéralement.
Pourtant, à force de travail et d'économies, ils réussiront !
Restaurant la Pergola des Artistes à New-York
Que ce soit à Paris, à Toulouse, en Algérie ou en Amérique du Sud, jamais ils n'oublieront leurs origines et c'est grâce à cela que je sais encore chanter le Se canto en patois de Massat !!!
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