A comme Arac le coléreux
C'est habituellement un cours d'eau paisible qui accueille gentiment ses voisins comme le Salat au pont de Kerkabanac
Mais comme toutes les rivières pyrénéennes, il est « caractériel » et peut se déchaîner au Printemps, à la fonte des neiges, soutenus par ses compagnons des hauts sommets ou encore en Automne si les pluies ont été abondantes.
Souvenez-vous en 2014, le 1° Décembre :
De même, l'Arac et ses affluents sortent de leurs lits à la suite d'intempéries. En 1875 il s'en donne même à cœur joie en Juin et Novembre !
Nous en trouvons les récits dans la presse locale le 3 Juillet :
On évalue ensuite les pertes occasionnées :
Toujours à la suite de pluies torrentielles, l'Arac refait parler de lui en Novembre de la même année !
« L'Ariégeois » du 6 Novembre 1875 :
L'inondation a du avoir lieu le 1° du mois (ou le 30 Octobre), plaignons le facteur qui a dû marcher dans des champs détrempés !
Biert aussi est à plaindre, le village est construit au bord de l'Arac :
On voit clairement sur cette carte postale, combien ce cours d'eau peut paraître « bonhomme » en basses eaux mais son lit est fait de galets qui peuvent causer de graves dommages lors des crues ! Que l'église ait été inondée en 1875, rien d'étonnant, elle est une des plus proches voisines du cours d'eau (1 m 50 représente plus de la moitié de la hauteur de la porte latérale).
Le journal, habitué à souligner tous les manquements de l'Administration ne manque pas de noter que rien n'a été fait entre Juin et Novembre mais contre les forces naturelles rien ne résiste (le paysage actuel de Biert n'a guère changé et si l'Arac venait à se fâcher de nouveau...)
Même le pont en pierre de Massat a eu maille à partir avec la rivière :
Et pourtant, il est massif ce pont mais faute de le détruire, la rivière peut le contourner ! Faut-il défigurer tout le paysage en construisant des digues ?
La vallée est donc isolée de Saint -Girons, pendant plusieurs jours, cette situation n'aurait pas ému les populations quelques décennies plus tôt mais nous sommes dans le dernier tiers du XIX° siècle et la civilisation de la communication commence. Il faut que la vallée soit reliée à l'extérieur, reste la route du col de Port (ce qui signifie que le col de la Crouzette et le col d'Agnès, le Saraillé aussi sans doute doivent être encore dans un piètre état!) :
Un hommage aux cantonniers dont le travail ne devait pas être simple dans ces montagnes et dont mon trisaïeul faisait partie.
Le 10 Novembre le journal chiffre les dégâts :
Ce n'est pas, bien sûr, la première crise de ce cours d'eau, il avait déjà détruit des ponts en bois, sans doute et fait même des victimes (mâle mort au XVIII° siècle).
Le 11 Avril 1855, la même route, au même endroit, avait été coupée pendant 2 jours :
Sous ses airs champêtres et calmes, l'Arac est donc toujours à craindre...
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