aujols-Laffont

Agression à la foire de Casimodo

 

A Massat, le 18 Avril 1702, Jean Loubet de Matibe est agressé par Jean Servat de Caoué alors qu'il s'apprête sans doute à regagner son domicile Voici le récit de l'agression qu'il fait devant Pierre Lazes, sergent de Massat puis deux jours plus tard devant Laurent Delage, procureur fiscal :

 récit de l'aggression.PNG

« … que le 18 Avril dernier le dernier jour de la refoire de Casimodo de Massat vers les 4 ou 5 heures du soir et quand il fut vis à vis du rocher quer de Lirbat serait survenu ledit Servat fils lequel d'un sang froid l'avait pris au nez et le lui avait tiré et serré si fortement qu'il en était sorti grand efusion de sang ; et non content de ce lui avait donné un coup de baston au bras gauche dont il en resta mutilé et l'aurait sans doute massacré si ledit requérant n'avait pris la fuite ... »

  

La victime ne donne aucune explication ayant provoqué cette attaque, l'agresseur non plus, comme l'affaire s'est soldée par une amende que le procureur fiscal nomme « prix du sang », il semble bien qu'une recherche auprès des tribunaux n'aurait mené à aucun résultat plus détaillé !

 

amende.PNG
 « De quoi j'ai sommé et requis lesdits Servat père et fils de rembourser audit Loubet ladite somme de 5 livres 11 sols et en refus de ce faire je leur ai donné assignation au troisième jour après cet exploit devant monsieur le juge dudit Massat pour se voir condamner solidairement à rembourser audit Loubet ladite somme de 5 livres 11sols qu'il a payé.. »

 

  Il apparait que la société de nos ancêtres ait été plus violente que la nôtre... eh oui Les agressions physiques étaient si fréquentent qu'une loi du XVI° siècle codifiait les barêmes d'amendes à infliger à l'agresseur en fonction des parties du corps meurtries (ou mutilées...) , par exemple une oreille arrachée coûtait 15 livres !

Ici, le nez n'est pas arraché ou cassé donc le « droit du sang » n'infligera que 4 livres (plus 11 sols pour la procédure) à Jean Servat...

Le coup de bâton sur le bras semble être passé aux oubliettes

 

Les deux protagonistes s'étaient-ils « embrouillés » au cours de la foire, avaient-ils un vieux contentieux à régler ?

De toute façon, la violence qui peut paraître, comme ici, gratuite, se manifeste, la plupart du temps dans les lieux festifs : les fêtes, les foires ou les tavernes c'est à dire au moment où des gens, sobres en général, ont abusé du vin ou de l'eau de vie !

Mais dans une vallée qui se présente comme unie face à l'extérieur, comme celle de Massat ou Seix, Saurat, Oust etc, il existe aussi (bien dissimulé à l'étranger) des rivalités de Hameaux ou même de familles qui ressurgissent quand on est entre Massadels et un tantinet chaud...

 

Une étude passionnante à ce sujet : « la violence au village »

 

livre.PNG

 

 Ces rivalités entre vallées ou communes ont existé dans toutes les régions Par exemple, dans l'Hérault, La Peyrade et Frontignan trouvent des prétextes pour justifier des bagarres de jeunes lors des fêtes.

Ces différents sont souvent dus à la fréquentation des jeunes filles...on ne fréquente que "chez soi" !



15/05/2022
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