L'émigration en Amérique du Sud
Entre fausses promesses, contrats rompus, accords non tenus, cette destination, que ce soit pour l'Argentine, le Brésil, le Paraguay ou le Venezuela ne paraît pas de tout repos ! Pour tout dire, c'est une sorte de loterie, les migrants partent sans vraiment savoir ce qui les attend sur place. Pour certains ce put être sans problème, pour les autres, un vrai naufrage !
Les circulaires du Ministère de l'Intérieur multiplient les informations alarmantes sur les différents pays. Dès 1857, elles ciblent des problèmes en Argentine et au Paraguay
Nous voyons dans cette lettre que les Etats délèguent le recrutement des européens à des entrepreneurs... N'oublions pas que la plupart des migrants à cette époque sont analphabètes donc impossible pour eux de vérifier les termes du contrat et s'il est ou non conforme aux conditions d'engagement ratifiées par les gouvernements !!!
Ensuite tout peut se compliquer :
Alors, il convient de prévenir le migrant éventuel
Ceci dit, même s'il est malheureux, exploité, floué, le migrant n'enverra que de bonnes nouvelles à sa famille, s'il parvient à trouver un scribe ; par fierté, pour ne pas inquiéter ou parce qu'il garde encore un peu d'espoir de s'en sortir, jamais il ne fera part de ses souffrances, de ses doutes et de ses regrets -le scénario est encore actuel ! Et c'est bien dommage car cela incite d'autres, membres de la famille ou amis, à tenter leur chance et peut-être à se retrouver dans la même « galère » !
La presse locale relaie ces nouvelles, article de l'Ariégeois du 14-4-1856:
L'Ariégeois publie un autre article sur les mésaventures des migrants en Amérique du Sud en 1875. Le retour sans argent, c'est le pire qui puisse arriver, il anéantit tout espoir d'une vie meilleure.
Au fil des années, rien ne semble s'arranger, ainsi le 18-4-1889 le Ministère alerte encore :
Le Venezuela est aussi une destination déconseillée voire même interdite par une circulaire du 14-4-1875 qui interdit aux agents d'émigration « de recruter des émigrants à destination du Venezuela ». Ils peuvent aussi en cas de non respect de la circulaire « être contraints de supporter les frais de rapatriement des individus qu'elles auraient engagés... »
Visiblement cette circulaire n'a pas été respectée et il faut que le Ministère la rappelle le 29-7-1892 et demande d'étendre la vigilance au Pérou
Mais qui sont donc ces « agents d'émigration » ? Il existe, semble-t-il, des organismes chargés de recruter des volontaires, de leur faire signer des contrats qui paraissent bien avantageux mais qui risquent de ne pas être honorés par les pays destinataires et le gouvernement français paraît dépassé par le phénomène :
Qui se cache derrière « l'organisateur de ce mouvement » ? M. Auguste Brougnes « agent d'émigration et de colonisation » qui fut condamné à payer des indemnités aux migrants « pour n'avoir pas exécuté toutes les clauses du contrat qui le liait aux personnes » (dossier AN F20 4480,4481,4482) cité dans « Une tentative d'émigration pyrénéenne organisée en République Argentine/C, Pinède .- Revue Géographique des Pyrénées du Sud-Ouest, Mars 1957 ; p. 245-274 » ?
Même si « la Chambre des députés s'en est émue », Il semble bien qu'aucun contrôle efficace n'ait lieu. Les agents recruteurs s'emploient à envoyer le maximum de migrants puisqu'ils sont rémunérés par prime :
Nous verrons que bien des émigrations furent difficiles voire catastrophiques!
Si beaucoup d'Ariégeois ont des "oncles d'Amérique", ils ne sont pas tous des "Tonton Cristobal" de Pierre Perret...
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