aujols-Laffont

P comme Pelharot

Vous avez tous entendu parler de lui par les Anciens ou bien dans votre jeune âge, vous avez entendu son appel. Dans le Nord de la France, c'est le marchand de peau de lapin et c'est d'ailleurs le cri qui l'annonce, lui et sa carriole déglinguée :

« Peau de lapin, Peau » !

J'en ai encore entendu dans mon enfance (années 1960) mais ils devenaient rares, d'après ma grand-mère qui, n'ayant pas d'élevage, n'avait que quelques chiffons à lui confier

 

Mais, pour moi, ses rares visites soulevaient des foules de questions : pourquoi ramassaient-ils toutes ces saletés ? Que pouvaient-ils bien en faire ? Comment gagnaient-ils vraiment leur vie ? Etait-ce un métier ?

Question de petite citadine née à l'orée de la civilisation du « tout jetable » et pourtant mes aînés de sang ariégeois et normand n'étaient pas « gaspilleurs » mais de là à mettre de côté des peaux de lapin ou de lièvre...L'habitude commençait à disparaître, pourtant mon grand-père Léon était chasseur et meilleur au poil, mon père plutôt à la plume mais les dépouilles devaient passer à la poubelle, à moins que mes souvenirs n'aient effacé cet épisode...Ils sont plus précis sur les menus, les délices du pigeon aux petits poix, de la perdrix au chou, du civet de lièvre restent précis dans ma mémoire et de l'écrire ma mémoire olfactive et gustative en frétille encore !!! Depuis combien d'années, de décennies n'ai-je plus goûté ces délices ?

 

Revenons au Pelharot, j'ai tout appris de ce métier grâce aux Mémoires de Zacharie, immigré en Haute Garonne et venu du Pallars voisin. Paysan pauvre dont la culture catalane ne diffère guère de celle du Couserans et dont le patois est proche, le grand-père et son fils cassent d'abord des cailloux sur les routes pour vivre puis adoptent le métier de pelharot

 

 

Là , j'ai obtenu toutes les réponses à mes questions d'enfant et bien plus ! En particulier, le rôle majeur de l'épouse qui, si elle est vaillante, valorise ces « déchets ».

 

Mais je ne vous en dirai pas plus !

 

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Il faut lire ce livre pour son intérêt historique mais aussi écologique et découvrir à quel point nos ancêtres ne jetaient rien et même tiraient profit de ce que nous jetons sans vergogne

Il est vrai que nos couettes ne sont plus en plumes, nos matelas ne sont plus rembourrés de laine et nos oreillers sont en mousse...

 

L'Ariégeois magazine a aussi consacré un article intéressant au brocanteur de Foix (rue de la Faurie) qui est descendant de Pelharot.

 



04/01/2021
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