N comme Notables bilingues
Y aviez-vous pensé ? En aviez-vous conscience ?
Nos ancêtres, souvent issus de la paysannerie ne parlaient que le patois de leur région et c'est valable dans toute la France ...
A quelques exceptions près, François et Mathieu mes grands-pères qui parlaient français puisqu'ils avaient des « emplois du gouvernement » ; cantonnier et facteur des postes, avant les lois Ferry et l'école gratuite et obligatoire, presque personne dans la vallée de Massat ne parlait ni ne comprenait cette langue. C'est difficile à concevoir pour nous, 3 ou 4 générations après, et j'avoue avoir encore du mal à l'intégrer !
Ce qui rend cette prise de conscience encore plus malaisée, c'est que les archives notariales sont en Français ! Or, je ne pense pas que ce soit à l'article de la mort que nos ancêtres aient hérité « du don des langues » ! Ils dictaient donc en patois au Notaire qui se chargeait de remettre le tout en bon Français.
Malheureusement, on ne trouve, dans les archives, aucune prise de notes en brouillon que devait saisir le Notaire, seulement l'acte officiel.
De même le juge de Paix arbitre des conflits qui sont exprimés en patois, le conseil municipal délibère sans aucun doute en patois et pourtant nous retrouvons ces documents en Français
Le curé confesse en patois, le seigneur reçoit des doléances de même....
Il faut donc un traducteur , le notable lui-même !
Je viens de retrouver cette affirmation qui me trottait dans la tête dans un livre que j'avais lu en 1978 : « Parler croquant » de Claude Duneton page 23
La meilleure preuve du règne des langues régionales en France au XIX° siècle, c'est une procuration bilingue trouvée dans les registres notariés de Massat, voici le début
.....
La procuration a été rédigée à Phalsbourg Moselle, le 20 Aoüt 1884.
Dès lors de nombreuses questions se posent : que faisait Marie Galy aussi loin de chez elle ? Elle est dite "sans état" donc pas domestique, pas servante. Elle teste seule, elle n'est donc pas mariée. Est-elle une vagabonde, une trimardeuse, une employée agricole sans qualification ? Comment a-t-elle été prévenue de la nécessité d'établir une procuration et comment a-t-elle fait pour être comprise du Notaire ? Enfin, qui est ce cultivateur chez qui elle loge ?
Voici où se trouve " Le bois du chêne", cela semble un village isolé
S'il y a des lecteurs Lorrains parmi vous, n'hésitez pas à m'envoyer des renseignements !
De mon côté, je vais tenter de retrouver l'origine de Marie en Ariège...d'abord retrouver son sobriquet sinon c'est "chercher une aiguille dans une meule de foin" !
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