M comme Marcher
Non, les routes n'étaient pas désertes au temps de nos ancêtres , même les routes de montagne ! J'ai du mal à imaginer, en visitant la vallée de Massat des dizaines de personnes cheminant sur la route... et pourtant
Recalons bien les mots, pour nous, une route c'est une bande d'asphalte, nos ancêtres ne connaissaient, eux que les routes en terre genre pistes ou au mieux empierrées "appelées routes forestières" sur les cartes IGN et figurées en blanc J'ai emprunté celle qui monte au belvédère d'Erp et mes pneus n'ont guère apprécié le revêtement
(Chemin des diligences au bas du Ker de Massat)
Il faut essayer de faire abstraction du paysage actuel : il y avait moins de « routes » ou de chemins de grande communication que maintenant
Mais il existait des multitudes de chemins et sentiers qui ont maintenant disparu sous la végétation faute d'être parcourus quotidiennement, certaines associations s'emploient à les remettre en état pour en faire des chemins de rando.
Au quotidien, on se rendait du hameau vers les champs, vers la rivière, vers l'école parfois distante de plusieurs kilomètres et vers l'église dès qu'un enfant était né, même en hiver et malgré la neige
Et puis, les migrants partaient vers les contrées plus riches. Ils allaient chercher du travail dans l'espoir de ramener du numéraire (qui faisait cruellement défaut) et soulager l'oustal d'une bouche à nourrir
La plupart des passeports sont délivrés à des « ambulants » : colporteurs, montreurs d'ours, ouvriers agricoles, artistes (chanteur ou comédien) ou bouilleurs de cru de Massat partant « à la chaudière ». Ils reviendront d'ici quelques mois en ramenant leurs geins ou après plusieurs années ou ...jamais ! cf les passeports pour l'intérieur
Mais tous partent à pied ; nous flânons ou randonnons, mais, eux, ils marchent, il faut un abri et si possible une soupe à la nuit. Chacun, même les mendiants a ses adresses en tête, ses étapes, là où il a été bien reçu les années précédentes
D'autres cheminent, auxquels on pense moins : les pèlerins vers Saint Jacques ou des sanctuaires plus proches que le vœu soit pour eux ou leurs proches ou un pèlerinage fait pour autrui et rémunéré (certains s'en font même une profession)
Les militaires regagnent leur casernement à pied après la conscription et sous surveillance de la Maréchaussée...quelques uns réussissent pourtant à leur fausser compagnie ...et rentre paisiblement chez eux où ils peuvent envisager une autre marche...vers la frontière espagnole !
Dans ma bibliothèque, deux livres essentiels sur le sujet :
et sur les Compagnons du Tour de France, des migrants particuliers ayant leurs gîtes (Cayenne), leurs hôtes et leurs coutumes
Mais aussi, comme toujours, de multiples petites phrases à glaner dans les romans de terroir mettant en scène des migrants : leurs itinéraires, leur mode de vie, leur itinéraire mental des étapes cf La trilogie de Fléchet
Un site aussi très documenté et passionnant sur la Chapelle Rablais et ses "passants" :
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