Un soldat de l'Empire dans l'arbre
En cherchant bien, nous en avons même plusieurs dans nos arbres mais la recherche est parfois compliquée... sauf en cas de décès par blessures ou maladies
Dans ce cas, on trouve dans l'Etat civil, des transcriptions du décès parvenues à la Mairie d'origine par un hôpital ou une Mairie.
Et ils ne sont pas tous morts au combat, les soldats de Napoléon 1°, loin de là !
Beaucoup sont morts de fièvres dont le nom n'est jamais précisé mais que manifestement on était incapable de soigner
"Extrait mortuaire = commune de Rennes, hôpital militaire sédentaire du registre des décès du dit hôpital a été extrait ce qui suit= le sieur Teichenné Jean fusilier à la 2° compagnie du 5° bataillon du 15° régiment d'infanterie de ligne, natif de Boussenac, canton de ..., département de l'Ariège est entré audit hôpital le 1° du mois de Décembre 1809 et y est décédé le 26 du mois de Février l'an 1810 par suite de fièvres = je soussigné économe dudit hôpital certifie le présent extrait véritable et conforme au registre de décès du dit hôpital=fait à Rennes le 20 du mois de Février 1810 ....
Transcrit conforme à Boussenac le 20 Juin 1810 "
Généanet et d'autres sites proposent une indexation aux publications faites sur Mémoire des Hommes
Le hic sur Mémoire des Hommes, c'est une publication par régiment, c'est mieux que rien me direz-vous , mais pas pratique quand il faut défiler des milliers de pages d'où le projet d'indexation par patronyme
Seulement peu de nos ancêtres savaient lire et écrire et le scribe enregistrait ce qu'il entendait, en plus dans bien des cas, ils ne parlaient pas la même langue. Ajoutez à cela les sobriquets du Couserans que le préposé ne sait pas où inscrire, qu'il comprend mal à cause de l'accent et que le conscrit (illétré) ne sait pas rectifier !
Chouette, nous risquons de rencontrer des enregistrements cocasses !
Ça vaut le travail de se défiler quelques milliers de pages écran ! Allons-y !
Voilà ma méthode ou plutôt mon système D : je capture les transcriptions de décès dans l'Etat civil, en général le régiment est indiqué ; à partir de Généanet ou de Mémoire des Hommes , j'obtiens les matricules du régiment et ...je dépouille page par page oui c'est ce que les néo généalogistes ne veulent plus faire (je retrouve mes ancêtres en 3 clics, ça vous rappelle une pub?) non la généa c'est des heures et des années de recherche en archives et sur la toile !!! pas 3 clics ! On peut aussi interroger par commune mais là aussi, je me méfie au niveau de la compréhension du scribe, par exemple si le conscrit dit Biert ou Le Port comme lieu de naissance, ce ne sont pas encore des communes !
Je me suis donc mis en tête de recenser tous les soldats de la vallée de Massat puisque 2021 est l'année su 200° anniversaire de la mort de l'Empereur
Rassurez-vous je ne vais pas vous infliger cela à longueur de semaines mais juste un article relatant des trouvailles amusantes au fil des pages
A ce propos, connaissez-vous les départements français du Pô, de l'Escaut, de Marengo ou de la Lys ?
Ces départements n'ont existé que 14 ans au maximum mais ils embarrassent bien un généalogiste néophyte comme je l'étais il y a 30 ans et que je rencontrai le département des Foretz au détour d'un registre !
Alors voilà cette carte que j'ai longtemps cherché :
Voilà comment, peu passionnée par l'histoire napoléonienne, je les ai découverts :
Mon ancêtre paternel Guilain Moraux est né, selon son acte de mariage du 20 Septembre 1809 (Carignan Ardennes 5 Mi 4R7) dans le département des Forêts :
"Le 20 du mois de Septembre (1809) 9 heures du matin devant nous adjoint officier municipal de la commune de Carignan canton et Municipalité de Carignan, département des Ardennes à ce délégué par Monsieur le Maire sont comparus le sieur Guillain Moreaux âgé de 25 ans, garçon meunier domicilié en cette commune, né à Asnois département des Forêts (z) le 20 Mai 1784 , fils de Christophe Moreaux décédé à Asnoy le 23 Aoùt 1806 comme il est constaté par l'acte du décès qui nous a été représenté et de Marie Salomé Marreil ici présente et consentante
et demoiselle Catherine Fontaine âgée de 24 ans..."
Et là commencent les problèmes : Guilain est né en 1784 alors que ce département n’existait pas encore (il fut créé en 1795 et disparut en 1814) où donc trouver l’acte de baptême ?
Premièrement, situer le département disparu et la ville ou le village d’Asnoy. Vite, internet, pas si facile le descripteur « forêts » provoque du « bruit » c'est-à-dire de nombreuses réponses inutiles (eaux et forêts etc) enfin une carte des départements napoléoniens du Nord, vous y retrouverez la Lys, la Dyle et Jemmapes où sont morts des Massatois :
Apparemment, nous sommes au Luxembourg mais une partie se situe au Luxembourg belge et le département correspond en gros à l’ancien Duché de Bouillon. Asnoy, maintenant : aucune ville, aucun village de ce nom, mais 3 villages s’appellent Assenois. Il faut en avoir le cœur net et appeler les généalogistes à l’aide sur un forum Généanet et Béru2 répond : "Asnoy est une graphie francisée reproduisant le nom Assenois prononcé en Wallon de la région. En effet la prononciation locale de Assenois ...c'est As'nois"
Cela m'a semblé tout à fait plausible : le Nord "bouffe" les syllabes et le Sud les délaie ! Ainsi en Normandie Bourgtheroulde se prononce Bour'troude, dans le Sud toutes les lettres sont prononcées
Nous avons fait un grand pas, reste à chercher dans les 3 localités, le baptême de Guilain. Et nous le trouvons enfin dans la région d’Arlon à Assenois l’église paroisse Saint Quirin :
" Le 20° de Mai 1784 à 4 heures de l'après midy a été baptisé Ghislain fils légitime de Christophe Mouraux et de Marie Salomé Marreil, ses père et mère et il est né vers les 5 heures du soir le jour précédent Le parrain a été Ghislain Mouraux d'Asnois et la marraine a été Marie Anne Marreil aussi d'Asnois"
Une recherche longue mais qui est fructueuse puisque les Moreau, Mouraux, Moraux vivent dans cette paroisse depuis le début du XVIII°siècle, un index (providentiel) répertorie les baptêmes en indiquant les noms des parents et les décès depuis 1694. On y trouve pas moins de 70 baptêmes dans le siècle ! Une aubaine !
Maintenant que nous avons les cadres géographiques napoléoniens, voyons où nos ancêtres ariégeois ont combattu et, parfois, perdu la vie .
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 245 autres membres