aujols-Laffont

Des conséquences inévitables

Salles de classe insalubres, logements d'enseignants reconnus inhabitables par les différents inspecteurs, nombre d'écoles sont fermées par décision de l'Inspection :

Ces décisions sont, en général temporaires mais comme le propriétaire des lieux n'est pas pressé d'entreprendre des frais et que la Mairie ne veut pas investir dans un bâtiment en location, tout se complique et traîne en longueur …

 

Mais il y a pire ! L'insalubrité et l'exiguïté des lieux peuvent favoriser les maladies voire les épidémies !!! 

 

école du Par 27-6-1902 au Préfet 1.PNG
« J'ai l'honneur de vous informer que Melle Marfaing, institutrice stagiaire au Par Boussenac, vient d'obtenir un congé d'un mois par suite d'une bronchite chronique qu'elle a contracté dans la maison d'école. Ce local est en effet absolument défectueux et le logement personnel en particulier est inhabitable. Je ne saurais même dans ces conditions faire suppléer Melle Marfaing » !!!

 

Le cas est grave, déjà nous avions vu que Melle Rives avait préféré habiter dans sa famille à Massat, maintenant la nouvelle institutrice est malade et elle n'aura pas de remplaçante...

 

Et les enfants ? La promiscuité favorise les épidémies, nous l'avons bien compris ces derniers temps !..  Alors en hiver, sans ventilation et 40 à 50 élèves dans 20 à 30 m 2 ... Je vous laisse imaginer:!

 

variolide école du Par 17-3-1894 1.PNG
 
«  A Monsieur le Maire de Boussenac, Mr l'Inspecteur d'Académie m'informe qu'un enfant de l'instituteur du Par (Boussenac) ainsi qu'un de ses neveux qu'il a avec lui sont atteints de variolide

 variolide école du Par 17-3-1894 2.PNG

« Je vous prie en conséquence d'inviter l'instituteur à fermer immédiatement et provisoirement l'école de garçons de cette section

Dès que cette épidémie n'offrira pas de danger vous voudrez bien m'en informer pour que je puisse ordonner la réouverture de cette école » Courrier du 14 Mars 1894

 

réouverture école du Par 19-4-1894.PNG

Le 19 Avril 1894 « A Monsieur le Maire de Boussenac, j'ai reçu votre lettre du 17 Avril courant faisant connaître que l'épidémie qui sévissait dans la section du Par (Boussenac) n'offre plus de danger. Je vous prie d'inviter Mr l'Instituteur à rouvrir l'école de cette section qui avait été fermée par décision du 17 Mars dernier »

 

Certes à la moindre alerte, on ferme l'école mais dans ce dossier je n'ai vu aucune rénovation faite pendant ce mois de fermeture, encore moins de projets de rénovation à long terme ; l'école rouvre donc dans les mêmes conditions sanitaires déplorables ...jusqu'à la prochaine épidémie ! L'école de Jacoy n'est pas, non plus, dans le meilleur état et les écoles des autres hameaux sont à l'avenant, j'ai dû faire un choix tant les exemples sont nombreux

 

école du Par 27-6-1902 au Préfet 2 de l'inspeteur académie au Préfet.PNG

« J'estime en conséquence, Monsieur le Préfet qu'il y a lieu d'inviter la commune de Boussenac à assurer dès la rentrée prochaine par la location d'un nouvel immeuble, l'installation de l'école de filles du Par dans des conditions plus convenables sous peine de voir cette école fermée »

 

Nous avons inventé un verbe pour ces situations : « boucler » et là, la Mairie, la Préfecture, l'Académie « bouclent » et personne ne fait rien. Aux conseils, la Mairie répond budget ….

 

Et pourtant les instituteurs sont pleins d'allant pour remplir leur mission quelque soient les conditions, des "hussard(e)s de la République" !

Leur courage honore leur famille et peut générer des légendes familiales . 

 



30/06/2020
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