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Les actes de vente, des découvertes surprenantes !

Comme les quittances, ce ne sont pas les actes les plus recherchés par les généalogistes, contrairement aux contrats de mariage et aux testaments et partages (dont je ne nie pas l'intérêt loin de là!). Mais, sauf si l'on cherche à retracer l'histoire d'une maison ou de propriétés de famille, on a tendance à minimiser les actes de ventes.

Pourtant, surtout en Ariège où les biens familiaux restent très souvent et longtemps en indivis, à cause de l'exiguité des terres, de la tradition aussi de ne pas morceler à outrance. Mais certains de ces actes peuvent se révéler passionnants !

Voici un exemple et une vraie « mine » de renseignements généalogiques... dans un simple acte de vente !

 

Le 29 Mai 1875, une famille Pagès Garrigue des Arils, hameau de Boussenac, vend des biens :

 

ill 1 fratrie et migrations.PNG
  « a comparu ,le sieur Jean Pagès, fils quatrième de feu François dit Garrigue, scieur de long, domicilié à Toulouse, grande rue St Michel n° 24 lequel en son nom et

agissant comme mandataire : 1) de Jean-Pierre Pagès, son frère, chapelier, demeurant à Paris, rue de la Verrerie n° 6 suivant sa procuration par acte en brevet reçu par M° Demaitre et son collègue notaires à Paris le 4 Avril dernier...2) de M Jean Pagès, aîné, son autre frère, employé au château d'eau , domicilié à Toulouse, place Sucas n° 13, de M. Jean Pagès, jeune, encore son frère , soldat au 59° régiment d'infanterie de ligne en garnison à Toulouse et domicilié de la commune de Boussenac et demoiselle Marie Pagès, sans profession, domiciliée à Toulouse, grande rue St Micheln°24, suivant leur procuration collective... »

(M° Galy Gasparrou acte n° 429)

 

Et voici une fratrie au grand complet qui apparaît !

Cerise sur le gâteau, l'acte nous révèle aussi leurs migrations, leurs professions et même leurs adresses précises...N'est-ce pas une aubaine ? 4 sur Toulouse (y compris le soldat) et un à Paris. Tous semblent avoir abandonné le sobriquet Garrigue

 

A qui vendent-ils ? A des proches et voilà donc qu'émergent des collatéraux qui, eux, ont choisi (?) de vivre au Pays...

 

ill 2 acheteur Pagès Garrigue....PNG
 «  a volontairement, fait vente pure, simple et irrévocable en faveur de

Baptiste Pagès Garrigue, fils de feu Jean, cultivateur, habitant du quartier des Arils,commune de Boussenac, ici présent et consentant , d'une grange ,bâtie à pierre et terre, couverte de paille avec les services qui en dépendent, appelée del cap de la Coumo située audit quartier des Arils et confrontant fontaine et Joseph Pagès Garrigue, le chemin public, Benoit Pagès Garrigue au moyen d'une grange contigüe et les héritiers de François Pagès Garrigue, autre que le père du vendeur... »

 

Ce même jour, les frères et sœurs Pagès Garrigue vendent aussi une maison et l'acheteuse porte, elle aussi les mêmes patronyme et sobriquet :

 ill 3 autre acheteur Pagès Garrigue....PNG

« a volontairement fait vente... à Marie Anne Pagès Garrigue, veuve de François Pagès Garrigue, cultivateur, habitante du quartier des Arils, commune de Boussenac, ici présente et acceptante,

d'une maison bâtie à pierre et terre et couverte de paille, en mauvais état, avec les services qui en dépendent, d'un petit jardin, d'une bouzigue et d'un lopin de bois, contigus, et formant ensemble un petit corps de biens appelé la Coumo, situés au dit quartier des Arils et confrontant du levant les héritiers de François Pagès Garrigue son dit feu mari, du Midi le chemin public, du couchant Joseph Pagès Garrigue et du Nord Marie Mirouze Cartilla épouse de Guillaume Laffite-Mindrée... »

 

C'est donc un acte extra ordinaire pour le généalogiste : une fratrie complète avec les lieux de migrations et les adresses fixes, la découverte d'un hameau qui semble un « fief » des Pagès Garrigue, des ventes ciblées sur les porteurs du nom sans doute des collatéraux (encore une étude à mener) mais c'est déjà ce que mon AGP François conseillait à son neveu, Mathieu Faux qui voulait vendre sa « masure» à Riverenert : plutôt vendre moins cher mais à des proches qu'à des étrangers même à un prix supérieur... Et, en prime, un confirmation de l'indivis de longue durée : la vente elle-même et les bornages «héritiers François Pagès Garrigue » ! 

 

 

 

 



06/04/2021
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