Belles promesses
Le problème de nos migrants, c'est qu'ils partent à cause de la pauvreté, ils n'ont donc pas un sou vaillant et croient à tous les « miroirs aux alouettes » que les recruteurs veulent bien leur transmettre, leur susurrer pour les convaincre de signer mais ils n'ont aucun moyen de faire « machine arrière » s'ils sont grugés !
C'est le cas surtout en Amérique du Sud qui recrute le plus souvent des paysans éleveurs, ça cela convient à la plupart des candidats ! En plus on leur propose des terres et un voyage gratuit Comment résister? Ils vont après bien des efforts « rouler sur l'or » !
Sauf que la réalité n'est pas une fiction ou un rêve... Le 14 Avril 1857, le Ministère de l'Intérieur alerte la Préfecture de ces fausses promesses du Paraguay et de l'Argentine :
"...ils s'engagent de plus à fournir aux colons une maison , des bestiaux, des vivres, en un mot tout ce qui est nécessaire à un premier établissement, sauf remboursement du prix de ces fournitures dans un délai déterminé ...."
Oups, nos ancêtres ont-ils bien écouté la fin de la phrase et quelle était la durée de ce délai de remboursement .... pas sûr !
C'est vrai que ces conditions sont tentantes et les concessions étendues, les aides aussi !
Quant est-il ensuite ?
De là, le Ministère recommande aux Préfets de prévenir les candidats au départ mais quand on survit plutôt que de vivre, il facile de succomber aux belles promesses ; surtout que les recruteurs doivent être de beaux parleurs !
Ne pas s'engager comme colons mais comme émigrants libres, d'accord mais ceux qui ont un capital restent sur place ! Seuls les pauvres sont prêts à faire leur sac pour migrer !
N'oublions pas non plus que la plupart ne savent pas lire (en 1857) et qu'ils se fient aux paroles avant d'apposer leur marque sur un contrat !
La Dépêche du 2 Août 1890 (30 ans plus tard) se fait encore le témoin des conditions catastrophiques dans lesquelles se retrouvent les migrants... Les recommandations du Préfet n'ont pas du avoir l'impact attendu :
Tout cela sans compter les conditions catastrophiques de la traversée !
Combien de nos ancêtres se sont faits piéger par ces recruteurs ?
C'est impossible à dire car, si nous avons les demandes de passeports, nous n'avons pas les contrats signés qui doivent encore être dans les archives argentines ou paraguayennes ...
En général, nous n'avons des nouvelles que de ceux qui ont réussi leur installation ...
Deux ans avant la mise en garde du Préfet, une famille avec 7 enfants part "en Amérique pour y entretenir et défricher du terrain " Ils sont originaires de Betchat .
Souhaitons leur bon courage et bonne chance !
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