Des jours d'errance et de souffrances
Des ordres de marche au petit matin ne laissant pas aux hommes le temps de se reposer, des cantonnements inexistants par un froid intense, un approvisionnements qui ne suit pas, aucune ambulance (à l'époque , comme durant la Grande Guerre, c'est un centre de soins) à proximité ….
Les hommes marchent, transis, gelés, reviennent sur leurs pas de la veille et le moral baisse devant cette incurie du commandement !
Les hommes ne comprennent plus mais leurs chefs non plus et le Capitaine Galy (Monttaglas) le dit :
Et tout continue dans le même mode de marches et contre marches, ainsi les mobiles passent plus de 5 fois à Mehun sur Yèvre ; bref, ils tournent en rond mais le ventre vide, sans chaussures et à moitié gelés !
Pas d'engagements, pas de batailles, ils errent au gré des ordres de l'Etat Major...
Devant ce bazar total (je pense qu'il n'y a a pas d'appel, si tant est qu'il n'y en ait jamais eu depuis Foix!!!) les hommes commencent à se dire qu'ils pourraient rentrer au pays sans trop de risques !
Enfin l'Armistice ! Le 28 Janvier ! La fin de cette vie de soldats en haillons qui ne savent pas pourquoi ils marchent et souffrent de faim et de froid :
Mais entre temps , les « moblots » de l'Ariège ont quitté l'armée de la Loire pour celle de l'Est , ils pensaient être envoyés là pour reconquérir Belfort, ils en étaient tout près !
Bon , la guerre est finie donc chacun dans sa paille peut s'accorder une bonne nuit de récupération....pas si sûr ! L'armée de l'Est est « oubliée » dans le traité ! Comment est-ce possible ?
Tous ces soldats qui voulaient défendre la France contre les Prussiens se retrouvèrent donc acculés à la frontière Suisse et ils s'y réfugieront (au moins ceux qui sont encore assez valides pour gravir des cols enneigés!)
Justement, au retour en France, quelle fut la réaction des populations, comment se passa leur réinsertion ? Le très faible nombre de monuments aux morts concernant cette guerre perdue augure mal d'un retour fêté d'autant que, malgré tant de souffrances, ils avaient perdu la guerre !
Mais retrouver le destin de mobiles de l'Ariège, ou soyons modeste, juste ceux de Massat, pourrait être passionnant ! Dès que les archives seront accessibles ! Promis, certains de vos ancêtres et des miens en font peut être partie !
Le texte intégral de ces mémoires a été publié dans le BSA tomes IX et X (1903-1904)
Comble de malheurs pour ces soldats oubliés et qui, malgré une défaite, ont souffert pour défendre le pays ; le 150° anniversaire de cette guerre est arrivé en pleine crise sanitaire et la majorité des célébrations ont été annulées ou effectuées en comité restreint...
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