aujols-Laffont

A partir de la vue 273, nous entrons dans une affaire importante celle de Sentenac de Sérou qui met aux prises M Laffont Sentenac, gros propriétaires terrien et les habitants de Massat et de Boussenac accusés d'être Demoiselles

Vous savez que j'aime bien relever tout ce qui me semble cocasse et là organiser des perquisitions pour identifier du bois volé me paraît curieux quand on sait qu'à Péguère la moitié de la forêt seulement appartient à Laffont Sentenac, l'autre moitié à la commune de Boussenac … Comment savoir, une fois en tas si la branche a été ramassée dans la forêt communale ou 50 mètres plus loin dans la partie privée ?

Pour ce faire c'est un imposant dispositif qui est mis en place ; les habitants de la vallée sont en effet réputés pour avoir souvent des réactions violentes face à la Maréchaussée !!!

« au hameau du col del Four, dépendant de la commune de Boussenac, que nous avions assigné pour point de réunion à Monsieur le Commandant des deux compagnies du 63° stationnées à Massat, à Monsieur le Commandant de la gendarmerie de Massat, et au sieur Jean Subra Jouanine garde forestier de la forêt communale de Boussenac, ainsi qu'au sieur Jean Subra Jouanine Garde forestier particulier de mon dit sieur Laffont Sentenac, et après avoir trouvé cette réunion formée nous certifions avoir commencé notre opération au jour naissant... »

(L'armée et la gendarmerie, rien que cela pour du bois...Nos ancêtres étaient-ils si redoutables ? Et deux gardes qui se nomment exactement pareil...homonymie ? Double emploi pour une même personne, aïe, dans ce cas, ç& pose problème...)

Les gardes reconnaissent le bois à partir des essences mais la végétation ne doit pas être très différente d'une moitié à l'autre de la forêt puisqu'elles se jouxtent !

Ceci dit on trouve pas mal de charges d'âne de bois dans les hameaux perquisitionnés chez des particuliers peu prudents

« au hameau des Eschards nous avons trouvé de bois qui a été reconnu par les gardes susnommés être de même essence de hêtres et avoir le même pourtour que celui qui a été coupé dans la montagne de monsieur Laffont Sentenac

savoir dans la maison de Jean Clautre Cachou dit linet environ 4 charges d'âne et sur le devant de la même maison 2 charges et devant la maison de Pey Jean Claustre Cachou dit Capet environ 3 charges d'âne, dans la maison de Jean Claustre Cachou dit Coucourelle environ 4 charges d'âne, dans la maison de Benoit Claustre... »

D'autres, plus méfiants éloignent le bois de leur habitation : un champ, une borde

 « Payol del Péré avait environ 15 charges d'âne de bois distant de sa maison d'environ 4 pas dans son jardin, tous les délinquants susdits sont du hameau des Eschards, Jean Rivère Mongiraud dit de Mang de fouet de soualeil avait soit devant sa maison dans son jardin, soit derrière la grange contigue de sa maison environ 15 charges d'âne... »

 Les plus malins ont trouvé l'astuce imparable : stocker le bois dans le chemin communal ainsi il n'appartient à personne bien que tout le hameau le sache bien sûr et respecte la propriété d'autrui. On peut emprunter à un gros propriétaire pas à son voisin qui peine lui aussi à vivre...

« hameau des bels et des barous, ou nous n'aurions pas trouvé de bois dans les maisons mais nous en avons trouvé une immense quantité dans les voies publiques qui aboutissent aux dits hameaux »

Qu'il y ait eu vol me semble évident mais évaluer dans quelle proportion semble hasardeux et même aberrant. En attendant les gardes ne doivent pas être vaillants pour avoir laissé « filer » tant d'ânes chargés ! Ou bien sont-ils plus laxistes avec certains qu'avec d'autres ?

Voici les hameaux qui ont reçu la visite des pandores :

 «avoir successivement parcouru avec les forces ci dessus mentionnées les hameaux du col del Four , des Eschards, du Foulgarol, de Jau, des Pissous, du Touroun de Bastouet, de la Rouqueille, des Bels, des Barous, du Touroun de fourre et de Jacoy dépendant de la commune »

c'est à dire ceux dans lesquels j'ai des ancêtres ou des collatéraux...mais pas un seul Laffont del Cardaÿre inquiété... ...

Le plus aberrant c'est la conclusion donnée par le garde lui même :

 « tous les bois mentionnés dans le présent procès verbal à été reconnu par le dit garde de Monsieur Laffont Sentenac être de la montagne de Pégaire, notre mission est ainsi terminée... » !!

Bilan des perquisitions :

  Eh bien, dites-moi c'est efficace de payer des gardes, M Laffont Sentenac, ils sont assez « miro » pour ne pas voir passer 200 ânes !!!l

C'est sûr qu'il n'est pas facile de surveiller cette forêt mais actuellement, il n'y a que 2 routes pour en descendre vers Boussenac ou Biert ! Nos ancêtres devaient utiliser des sentiers disparus depuis !