Et Mathieu migra, lui aussi !
A son mariage, Mathieu Laffont ( mon AAGP) était cantonnier à Vicdessos : une sacrée « promenade » pour rejoindre son lieu de travail depuis le hameau des Eychards à Boussenac où résidait « sa Douce » et où sont nés tous ses enfants. Il fallait tout de même passer par le col de Port et faire par "tous les temps" quelques 40 kilomètres, loin d'être en plaine) !
A quelle date eut-il une opportunité pour être cantonnier puis chef à Riverernert ? Il est très difficile de retrouver des archives sur ces « fonctionnaires » municipaux ou préfectoraux. Dans la série O, un dossier « cantonnier » existe mais il est absolument vide !!!
Il ne migre pas loin, la vallée du Nert n'est qu'à quelques kilomètres mais il migre, il quitte l'oustal des Eychards !!!
Pour Mathieu, procédons autrement. Il s'installe avec sa famille à Riverenert, nous ignorons à quelle date et où. Dans ce village, il est « étranger » et ne possède aucun bien, alors procédons « à l'envers » : avait-il des biens lors de son décès ? Pour aller vite à l'essentiel « les décès et absences » en série 3Q ; bon, pour moi, c'est moins amusant que de parcourir les actes notariés (dans lesquels il est toujours possible de trouver des anecdotes intéressantes) mais c'est plus rapide car il existe 4 études à Saint-Girons. Employons donc la méthode des "successoraux" :
Nous avons donc deux relevés des biens : le premier au décès de Mathieu en 1897 et le second, à celui de Magdeleine Loubet, son épouse, en 1905, plus la liste des héritiers (qui nous sera bien utile pour retrouver Tante Lorette, religieuse et Tante Rose ).
Un seule parcelle n'a pu être localisée : E 373
Un petit tour dans le cadastre (3P767) s'impose pour situer ces biens. Je sais que c'est long et fastidieux mais pas insurmontable. Voici le résultat, dans la section E, la maison et le jardin
Pas mal situés, n'est-ce pas ? A deux pas de l'église et le jardin pouvant profiter de l'eau du ruisseau, pratique !
Pas très loin une terre et un pré avec grange au bord du Nert :
Dans la section B, les choses sont moins évidentes : 2 parcelles ont disparu entre les deux successions et 2 apparaissent ; la numérotation a-t-elle changé ou Magdeleine a-t-elle procédé à des échanges de terres contre des prés ?
Voyons ce que peuvent nous apprendre les matrices cadastrales , normalement, on peut connaître la date d'acquisition et de cession ; seulement voilà, il y a 4 volumes de matrices et le folio n'est pas indiqué en 3 Q ! Haut les cœurs, feuilletons, rien ne rebute un généalogiste... Juste 3000 pages à défiler mais en regardant juste les noms. J'aurais dû m'en douter les biens de Mathieu sont au milieu du volume 4 (3P 2710), restons positif, ils auraient pu être 250 pages plus tard !
Par contre, en route, j'ai croisé les biens de deux collatéraux, l'oncle Soum puis le cousin Mathieu Faux, nous en reparlerons plus tard.
Les acquisitions ont eu lieu entre 1880 et 1882, la recherche des actes notariés pourra nous en apprendre plus.
Pour les cessions, nous avons le folio de l'acquéreur, de là, nous aurons une date et nous irons plus facilement trouver les détails dans les actes notariés.
Seulement voilà, le Notaire de Saint-Girons concerné refuse de verser ses archives anciennes (plus de 100 ans) aux AD contre les circulaires qui l'y obligent. Il faut donc se rendre chez ce Notaire pour consulter, gratuitement, normalement ; ou non ?
Mathieu habite donc au centre du village et sa maison acquise en 1882 est pourvue d'un grand jardin attenant, il dispose en outre de terres labourables et de prés. Il semble qu'il soit donc cantonnier, agriculteur et un tantinet éleveur.
Venons-en à la succession qui fut le point de départ de notre recherche : dans les deux cas, c'est Rose Laffont épouse Ané qui se charge des formalités.
Mais la première succession précise :
Cela faisait 3 ans que je la cherchais cette Rose ! Bien sûr, dans les actes elle figure sous le prénom officiel de Marie.
Or , dans la tradition familiale, lorsque ma grand-mère voulait jeter l'anathème sur une personne proche, ses filles souvent, elle disait « tu es pire que l'Augustine de la famille Grandin et la Rose de la famille Laffont ; tu ferais battre des montagnes ». Là, tout était dit, nulle ne pouvait être plus nocive que la personne incriminée, le verdict était rendu !
Est-ce à la succession de ses parents que ladite Marie dite Rose a hérité de cette lamentable réputation ?
Apparaissent aussi quelques pistes pour retrouver une autre tante « introuvable » : Tante Lorette, la religieuse.
Bien des pistes s'ouvrent pour mieux cerner la famille de Riverenert.
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