H comme Houille blanche
Le « père » de la houille blanche c'est-à-dire l’énergie hydroélectrique a son Musée en Savoie, et un autre en Ariège où il vit le jour dans une famille de papetiers
« l’an 1833, le 5 Septembre à 9 heures du matin, par devant nous Jean-Pierre bernère, adjoint à la mairie de Sentaraille, arrondissement de Saint Girons, département de l’Ariège, est comparu Pierre Bergès, âgé de 33 ans, fabriquant de papier, Maire de la commune de Sentaraille et habitant, lequel nous a présenté un enfant de sexe masculin, né le jour d’hier à 5h du soir de lui déclarant et de dame Victorine Toch, son épouse auquel il a déclaré vouloir donner les prénoms de Laurent, Arnaud,Aristide,Marcelin... »
Bergès, célèbre sous son 3° prénom, est natif de Lorp Sentaraille en Couserans.
Pour vous expliquer ses travaux scientifiques et techniques ne comptez pas sur moi : je suis une parfaite ignare dans tous ces domaines. La force motrice de l'eau est connue depuis les temps anciens pour faire tourner les moulins ou faire avancer les bateaux à aube.
Si j'ai bien compris, le génie d'Aristide fut de concentrer cette énergie et de la transformer en électricité grâce à des turbines qui décuplaient l'énergie produite mais ne m'en demandez pas plus !
Je vais plutôt vous présenter ce que ses travaux ont permis de faire dans un pays déshérité comme l'Ariège mais riche en eau courante, en cascades et en glaciers.
A l'origine, ses recherches devaient améliorer la productivité des papeteries paternelles, mais le résultat fut plus spectaculaire grâce à l'esprit social de Bergès. Une phrase résume son caractère philanthropique plus que mercantile :
« Le progrès doit servir l'homme, le kilo de papier à 1 franc pour développer la lecture et un sou la lampe et par jour pour que chacun ait l'électricité »
Regardez bien les dates, Bergès devient adulte puis entrepreneur au moment de la vague philanthropique de Fourrier avec l'installation des phalanstères et dans la citation précédente on trouve déjà une légère tendance au Fourriérisme ou à l'utopisme qui règne durant ces années d'envol du développement industriel, couplé, ici, d'humanisme.
Séduit par les Grésivaudan, pays montagneux comme celui de ses origines, Aristide y réalisa ses projets d'ailleurs toujours en relation avec ses origines : la papeterie.
Puis il insuffla le développement des centrales hydroélectriques en Isère et en Ariège et la "fée électricité" s'invita chez nos ancêtres les plus progressistes. Il fallut tout de même quelques dizaines d'années pour que la population se convertisse à ce mode nouveau d'éclairage réputé provoquer des incendies ... sans doute pas plus que le pétrole, la lucilline ou la chandelle, nous l'avons vu ! Mais certains Anciens sont réfractaires au progrès et ma grand-tante Jeanne, belle-soeur Normande de Marguerite Laffont del Cardaÿre refusa l'installation de l'électricité chez elle jusque dans les années 1960 !
Parmi les célébrités Ariégeoises, Aristide Bergès rejoignit le Panthéon des Philatélistes en 1972
Il succède à Joseph Lakanal (1962), Gabriel Fauré (1966) et précède Pierre Bayle (2006).
Il existe actuellement 6 barrages et 9 centrales hydroélectriques en Ariège, les plus connues sont implantées à Orlu, Aston, l'Hospitalet et Mérens. Mais il en existe une aussi, avant la porte de Kerkabanac, sur la commune de Lacourt ; elle fut construite, sur le Salat, dans les années 1920 (mise en service vers 1928)
Elle est toujours en activité et produit 3.6 MW, une autre fonctionne à Ercé et produit 0.2 MW.
(photo 19/4/2016)
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