K comme Képi
J'ai mis képi parce que ça m'arrange pour une lettre difficile du Challenge (et j'ai épuisé toutes les sources sur Kerkabanac et le Ker) mais ils ne devaient porter que des calots !
Je vous ai parlé des recrues de la vallée qui, souvent, montrent peu d'enthousiasme pour rejoindre leur régiment : déserteurs, insoumis, fugitifs vers l'Espagne, ils sont légion et le village, le hameau prend fait et cause pour eux cf F comme Forces de l'Ordre
Le Massadel a une réputation de bravoure bien ancrée même dans les vallées voisines, mais il n'a pas la « fibre militaire ». Etre brave, seul, dans son pays pour défendre sa famille a du sens ; se faire enrôler pour une grande bataille nationale dont on ne connaît rien... c'est moins enthousiasmant !
Alors, pour peu que les parents aient les moyens, on cherche un remplaçant pour l'Aïnat, qui est bien sûr recruté le premier "lui l'héritier" et c'est là où le bât blesse, son cadet est trop jeune pour partir …
Pour les cadets des voisins, cela peut être un moyen de sortir de sa condition et de se constituer un pécule, d'avoir une terre à la fin de son temps sous les drapeaux et de pouvoir espérer convoler en justes noces...
Ces arrangements font toujours l'objet d'actes notariés, il est donc facile de les retrouver et de retrouver qui est le remplaçant et à combien il évalue son engagement
(Acte du 27 Février 1871 passé chez M° Emile Galy à Massat)
« A comparu : le sieur Raymond Piquemal Barou cultivateur demeurant à Loychartou en la commune de Massat
lequel a par les présentes reconnu devoir bien et légitimement
au sieur Charles Piquemal Litour, remplaçant militaire, actuellement sous les drapeaux ayant son domicile à Esquen la commune de Massat
La somme de 400 fr pour prix amiable de pareille somme fait le jour même à la vue de nous notaire et témoins soussignés en espèces »
Autre exemple :
(AD 09 le 29-6-1884 chez M° Galy Gasparrou)
« Etienne Galy Janjou, fils de feu Pey Jean cultivateur demeurant au quartier des Eychards, commune de Boussenac, lequel par ces présentes a déclaré que du remplacement militaire de Jean Galy Janjou, son fils aîné, effectué en Décembre 1811, après plus d'une année de service, ne doit point être sujet à rapport parce qu'à ce moment, la guerre contre la Prusse était depuis longtemps terminée et son issue rendant toute nouvelle guerre impossible, alors que, par suite, la présence sous les drapeaux « tait sans danger pour une assez longue période de temps, l'exonération de son dit fils a eu lieu dans l'intérêt de toute sa famille : qu'en effet sa femme n'ayant pas une santé robuste, ses deux autres enfants étant âgés de 11 et 9 ans, il était personnellement incapable, sans prendre un valet de pourvoir aux travaux des champs ... »
Il faut bien avouer que le remplacement est sûrement moins cher et plus facile à trouver en temps de paix …. et les guerres napoléoniennes du Premier Empire n'incitaient guère les remplaçants : une vie de caserne pourquoi pas, participer à des combats hors de sa petite Patrie, l'Ariège ou au moins le Sud de la France , à la rigueur mais de là à aller en Russie !!!! Le Massadel est brave, certes, mais pas suicidaire !
Certains semblent pourtant avoir pris goût au métier des armes ainsi que l'atteste la longue et brillante carrière de Pagès d'Ustou :
(L'Ariégeois du 1° Février 1848)
Le 26 Mars 1864, un Massadel a même été décoré de la Légion d'Honneur pour sa remarquable carrière militaire :
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