Le peigne en corne (suite)
J'espère que la visite de l'atelier a été, ainsi que je l'ai vécue, agréable et instructive ; il manque comme toujours les bruits et, ici surtout, les odeurs... Jamais, je n'aurais cru que la corne travaillée était si odorante !
Mais revenons à notre sujet : quels liens entre les fabricants de peigne en corne et la vallée de Massat ? Nous avons vu que les cornes locales n'étaient pas ou plus employées au XIX° siècle, pour ne rien gaspiller, elles pouvaient alimenter un petit artisanat local (dont je n'ai pas trouvé trace pour l'instant) ou familial et produire de la cornaille comme engrais.
Pourtant on trouve dans les actes notariés des « marchands de peignes » à Aleu et Soulan:
« fut présent le citoyen Jean Rouffiac l'aîné propriétaire cultivateur ancien fabricant de peigne demeurant dans cette ville [Mas d'Azil] lequel à par ce présent fait et constitué pour son procureur général et spécial le citoyen Guilhaume Géraud huissier habitant de la commune Daleu canton de Massat auquel il donne plein pouvoir de pour lui et en son nom poursuivre la rentrée de toutes les créances actions à lui appartenant en capital intérêts que frais à quelque somme que le tout s'élève »
Peignes en buis ou en corne, en tout cas, les marchands d'Aleu ne semblent pas très prompts à régler leurs dettes au fournisseur...
Autre trace d'un marchand de peigne, son décès à Carcassonne le 28 Avril 1847 à l'hospice :
« lesquels nous ont déclaré que Paul Maurette marchand de peigne, âgé de 50 ans, veuf, de passage en cette ville, natif de Massat...est décédé hier à 11h du soir, à l'hospice des malades de cette ville ... »
Pour garnir les marmottes, le peigne est un produit intéressant, un produit de luxe, qu'il soit en buis ou en corne ! En plus il a un avantage certain, il pèse peu et occupe peu de place dans la caisse (les plus à plaindre, dans le métier de colporteur, étant ceux qui commercialisent la pierre à faux ou les almanachs, bien plus lourds ; à moins qu'ils n'aient un âne ou une carriole traînée par un chien...) Ils sont aussi beaucoup plus contrôlés par le police...suspectés de véhiculer des idées subversives, surtout sous le Second Empire.
Ces marchands ambulants se ravitaillent au Mas d'Azil mais aussi, sûrement, en Pays d'Olmes surtout s'ils se dirigent vers les plaines du Languedoc et Marseille ou Lyon.
Autre produit de luxe, rare, cher et peu encombrant : le bijou en jais produit aussi principalement en pays d'Olmes et parfois associé au peigne :
« Alizit, fabricant de peignes et jais à Léran ; Bauzil fabriquant de draps... » 1825
un article sur le jais nécessite encore quelques recherches...
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