Le sorcier du Caychounet
Ou quand un article s'impose à votre plume par un incroyable concours de circonstances...
J'avais en mémoire une anecdote citant un Laffont del Cardaÿre (sans prénom) qualifié de « broish », voilà qui ne pouvait qu'aiguillonner ma curiosité ! Mais où avais-je déniché cette histoire, impossible de m'en souvenir ! Alors elle resta enfouie dans un coin de mon cerveau et ce fut une nouvelle fois Antoine qui me remit sur les rails en m'envoyant les pages du livre de son oncle Albert consacrées au sorcier
Quelques jours plus tard, je reçus une alerte de Généanet concernant un Laffont que voici :
Enfin, voilà un prénom et même des dates très précises, vérifions en cherchant les actes en ligne Voici l'acte de naissance :
« Mairie de Massat...21° jour du mois de Novembre 1845 à 11h du matin
Acte de naissance de Laffont del Cardaÿre Jean, né à Massat le jourd'hier à 9h du soir, fils de François et de Sutra de Marti Marie, mariés, cultivateur demeurant à Massa, le sexe de l'enfant a été reconnu être masculin. Premier témoin Loubet Capera Joseph, âgé de 32 ans, cultivateur habitant à Massat. Second témoin Lazès Tauron Arnaud, âgé de 23 ans,cuktivateur habitant à Massat, sur la réquisition à nous faite par ledit Laffont del Cardaÿre Jean [erreur] , père de l'enfant
Lecture du présent acte par nous faite aux parties comparantes et aux témoins qui ont dit ne savoir signer.
Constaté suivant la loi par nous maire de la commune de Massat faisant les fonctions d'officier de l'état civil. »
L'acte de naissance porte en effet le nom du hameau de La Chique qui produit le surnom . Voyons si l'acte de naissance de Jeanne confirme la seconde phrase . L'Etat civil indique qu'elle est née au Caychounet mais la filiation correspond à celle de l'acte de mariage.
Un autre extrait de l'acte de mariage est encore plus interessant :
" fils majeur et légitime de feu Laffont François del Cardaÿre décédé à Ardiège, arrondissement de Saint Gaudens (Haute Garonne) le 17 Décembre 1861 suivant l'acte de décès dont l'extrait reemis entre nos mains..."
Nous l'avons déjà rencontré François ! Souvenez-vous ! Cf Les Laffont d'Ardiège dont la migration ne fut pas une réussite … Jean et sa mère sont donc revenus dans la vallée, les autres enfants sans doute aussi : ils étaient tous mineurs au décès de leur père.
Nous avons donc retrouvé la trace et l'origine de Jean qualifié de sorcier bien que pas une seule fois le surnom ne soit indiqué sur les actes.
Pourtant il reste une remarque d'Albert Piquemal à élucider :
Ainsi, le voisinage le considérait plutôt comme un « charlatan » (mais, dans ce domaine, il convient de rester prudent car rares sont ceux qui avouent avoir consulté un "sorcier " et plus rares encore ceux qui déclarent être satisfaits de ses bons soins...) et le surnom était peut-être ironique, ce qui n'est pas rare dans la vallée.
Mais, pourquoi ses « patients » venaient-ils « des pays Garonnais » c'est-à-dire des environs d'Ardiège ? Son père aurait-il eu une activité de guérisseur ? Jean aurait-il hérité de ses dons et de sa notoriété ?
L'hypothèse n'est pas invraisemblable, un don de guérisseur n'a jamais vraiment enrichi son homme ou seulement en réputation et gratitude !
Cette avalanche de renseignements arrivés par hasard m'incite à croire que Jean voulait vraiment sortir de l'ombre !
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