aujols-Laffont

X comme pas de Xénophobie !

J'ai souvent qualifié les Massadels de xénophobes mais voici deux exemples a contrario ! 

Si la vallée s'est dépeuplée depuis 150 ans, elle a vu aussi une immigration assez folklorique réinvestir ses hameaux et bordes abandonnés. : les "hippies"

En patois, les "peluts" : les « chevelus », ils sont arrivés, pour les premiers autour des années 1968 -70 dans un pays déserté par les jeunes générations. Les Anciens ont dû être étonnés voire choqués par leur apparence physique et par leur mode de vie. Mais le Massatois est épris de liberté et, longtemps dénigré, dans les villes et bourgs, à cause de son apparence physique (pauvre pour le moins), il ne juge pas un homme à l'apparence. Après tout, dans les légendes, la famille divine se présente toujours sous l'apparence de mendiants …

Mieux vaut juger à l'usure : seront-ils capables de survivre dans les montagnes, que feront-ils pour gagner quelques sous, même en squattant pourront-ils « passer l'hiver » et surtout après cette expérience difficile resteront-ils ?

En fait, c'est la vallée elle même et son climat qui sélectionne, celui qui peut supporter cette vie assez rude en hiver est accepté, il diffère des néo ruraux qui ont une maison secondaire dans la vallée et qui plient bagages dès que les troupeaux descendent d'estive pour s'en aller hiverner ou hiberner en ville !

On n'est pas pressé dans les hameaux, on peut attendre quelques mois, et puis il ne coûte rien de donner des conseils, bref, les « soixante-huitards » ont finalement bien été intégrés et Massat est surnommée « la vallée des hippies » .

FR3 diffusait le 2/9/2019, un documentaire à leur sujet J'ai relevé quelques citations :

« Les Ariégeois m'ont embauché et un vieux m'a parrainé »

« Plutôt que de revenir à Rueil Malmaison et continuer à rien foutre : avoir des chèvres et, là, on s'est gourré du tout au tout, on a bossé comme des fous... ».

Ils fabriquent le torchis « à l'ancienne » en malaxant argile et paille avec les pieds...bref, ils se débrouillent !

Il fallait sans doute avoir quelques plantes « médicinales » à fumer pour croire qu'éleveur était un métier de tout repos !!

Justement, un de ces jeunes « néo ruraux », après des voyages lointains est revenu finir son doctorat en pharmacie et s'est installé en Couserans pour travailler sur et avec les plantes.

Finalement, l'entraide qui est la base sociale du fonctionnement du hameau s'est réactivée pour ces nouveaux venus qui ont, bien sûr, « rendu la pareille ».

 

Au début, ils font des accords entre eux, tel, qui a quelques brebis et veut partir en Inde, les confie à son voisin (sorte de "gazaille") puis il décide de ne pas rentrer et le gardien conserve les brebis...

Où vivent-ils ? Dans des hameaux abandonnés, ils squattent des ruines, les redressent Un Ancien, satisfait de ses voisins dit : « j'ai vu les ronces reculer ! ».

Nous en sommes à la 3° génération de « Peluts », ils habitent souvent vers Massat, Salau, Couflens car ici « on peut payer un terrain et vivre comme on veut »

Mais ils ont attrapé le virus de l'éleveur cousseranais : l'accablement, la tristesse si une partie du troupeau « décroche »

Parfois, 30% du troupeau perdu pour une seule brebis dévorée...lors des "décrochages"

 

Dernièrement, un réfugié est venu s'installer à Massat avec sa famille, il a cultivé son bout de jardin et vécut tranquille. Mais un jour, une procédure d'expulsion fut intentée contre lui et sa famille Bilan toute la vallée le soutint, manifesta contre cette décision injuste ! Il était accepté, intégré 

 

La Gazette ariégeoise 1.PNGLa Gazette ariégeoise 2.PNG

 

 Comme quoi les habitants des vallées savent accueillir et soutenir les nouveaux arrivants

 



18/12/2019
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