Les testaments de conscrits : chaude ambiance avant le départ !
Ils ont tout juste 20 ans et songent déjà à rédiger leur testament ...ils partent pour la première fois loin de leur vallée pour rejoindre l'armée mais ce n'est presque jamais un choix, seulement le résultat de la malchance lors du tirage au sort !
Ce sont souvent les aïnats de la fratrie donc les héritiers potentiels, l'atmosphère doit être lourde au sein de la famille, tous les projets du « cap d'oustal » peuvent se trouver bouleversés...
L'urgence est de pallier toute disparition possible d'autant que certains rejoignent « les armées de l'Empire », le premier et donc vraisemblablement à cours terme la guerre ! Sans mettre " la fleur au fusil", il va défendre un pays dont il ne connait rien, alors que ses montagnes ne sont menacées par aucun ennemi, ses voisins même espagnols sont tranquilles et les lies et passeries garantissent les relations cordiales entre les deux versants des Pyrénées (la situation sera plus tendue en 1808.)
« L'an mil huit cent onze et le dix huitième jour du mois de Mai, avant midi au chef lieu de la commune de Massat, arrondissement de saint Girons, département de l'Ariège, par devant nous André Jean Marie Espaignac notaire impérial à la résidence de Massat soussigné en présence des témoins bas nommés et dans notre étude fut présent et constitué en personne Jean Galy Camboulas, fils aîné de feu autre Jean Galy Camboulas, cultivateur, habitant du quartier du Sarailhé en ladite commune ; lequel Galy Camboulas partant pour les armées de l'Empire, sain d'esprit et de ses sens, nous a dit vouloir disposer de ses biens par le présent testament... »
Il laisse la jouissance de ses biens à sa mère, Françoise Laffont del Cardaÿre, et institue son frère cadet Guilhaume pour son légataire universel.
Le 14-2-1813, c'est Jean Galy Cabeilh, en permission qui vient déposer son testament chez M° Espaignac. Il appartient au 2° bataillon de chasseurs des montagnes ; comme son compatriote, il laissera à sa mère l'usufruit et son frère Paul sera héritier.
Tous deux définissent aussi les honneurs funèbres qui devront leur être rendus :
« ...dit le testateur qu'il veut qu'après son décès les honneurs funèbres et bout d'an lui soient faits en égard à la portée de ses biens, et qu'il soit dit chanté et célébré dix messes hautes et quarante messes basses de morts pour le repos de son âme et de celles de ses ancêtres par le prêtre desservant la succursale du Rieuprégon... »
Le 6 Mai 1813, Jean Benazet Lacarre ne réclame que dix messes hautes et vingt messes basses.
On trouve des dizaines de testaments de soldats dans les archives notariales, je n'ai relevé que ceux qui apparaissaient dans mon arbre...
Un seul fait état d'un volontaire celui de Michel Loubet del Bayle établi le 23 Juin 1795 :
« ...fut présent et constitué en personne Michel Loubet del Bailé fils de feu Jean Loubet del Bailé dit le Cadet, |et de Catherine Claustre Barbonnère, d'après mon arbre] natif dudit Boussenac actuellement volontaire en garnison à la ville de Tarascon audit département, lequel Michel Loubet considérant la certitude de la mort et l'incertitude de l'heure a voulu disposer de ses biens par le présent testament noncupatif ... »
Ce volontaire de l'An II est peut-être, un cadet qui tente sa chance...
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